Les États-Unis célèbrent lundi 1er septembre le Labor day ou la fête du travail avec un jour férié. Alors que les premiers signes d’un ralentissement de l’économie apparaissent sous le coup de la guerre commerciale initiée par le président Donald Trump, le chômage reste historiquement bas : juste au-dessus de la barre de 4 %. Mais les chiffres dissimulent une réalité plus contrastée, particulièrement pour les femmes noires.
Sans surprise, Donald Trump est très satisfait de lui et de la situation, comme il l’a redit mardi dernier. « Depuis mon investiture, nous avons créé plus de 500 000 emplois privés. Si vous regardez les chiffres : les emplois dans le public reculent alors qu’ils augmentent dans le privé, et c’est ce qui fait vraiment vivre le pays », a déclaré le président.

Et les chiffres à l’avenir seront encore meilleurs, promet-il, d’autant qu’il a viré début août le patron du bureau national des statistiques, coupable à ses yeux d’avoir annoncé un net ralentissement dans les créations d’emploi. Pour les Afro-Américains, le chômage a même fortement augmenté : il dépasse désormais 7 %, le plus haut taux depuis 2021, rapporte The Wall Street Journal.
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Les femmes en sont les premières victimes, particulièrement dans la fonction publique. « Je suis l’ancienne commissaire du Centre national de statistiques pour l’éducation, se souvient Peggy Carr. J’ai été nommée en 2021 par Joe Biden, j’étais la première femme noire à occuper ce poste, la première personne de couleur à occuper un poste de responsabilité au sein de l’agence. C’était historique. »
En février dernier, elle fait partie des nombreuses victimes des purges menées par la nouvelle administration visant les bénéficiaires réels ou supposés des programmes de diversité et d’inclusion. Or les femmes noires représentent 12 % des effectifs des fonctionnaires dans les administrations, deux fois plus que sur le marché du travail en général. Le New York Times résume la situation : en cinq mois, 365 000 hommes blancs ont trouvé un emploi quand 320 000 femmes noires perdaient le leur.
Attendus pour la fin de la semaine, les chiffres de l’emploi aux États-Unis pour le mois d’août vont peser dans la direction monétaire de la Fed, la Réserve fédérale américaine. Des chiffres de l’emploi faibles pourraient conforter le scénario d’un assouplissement monétaire de la Fed dès septembre, après que son président Jerome Powell a ouvert la porte à une baisse des taux réclamée de longue date par le président américain Donald Trump.
Au contraire, un marché du travail solide réduirait les marges de manœuvre de l’institution monétaire, car cela voudrait dire que l’économie américaine reste en bonne santé, et n’a pas besoin d’être soutenue par une politique monétaire accommodante.