
Périphérique, gares, aéroports… À la veille du 10 septembre, Laurent Nuñez alerte sur les risques de blocages et d’actions violentes orchestrées par des éléments d’ultragauche radicale.
À la veille du 10 septembre, la tension monte. Interrogé sur RMC Info ce mardi, Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, a dressé un état des lieux préoccupant des actions envisagées et des acteurs impliqués dans la journée de mobilisation annoncée.
Le constat est clair : un appel général à bloquer le pays a été lancé, avec une multitude d’actions attendues. Mais c’est surtout la nature des forces en présence qui alerte les autorités. « L’appel a été complètement repris après les appels évidemment de la France insoumise, mais pas que », souligne Laurent Nuñez : « Toute la mouvance d’extrême gauche et de gauche, y compris l’ultra gauche radicale », qui appelle à des actions « plutôt dures, avec des blocages, des actions violentes ».
Si les autorités ne s’attendent pas à une mobilisation massive de la société civile, elles redoutent en revanche la détermination d’individus appartenant à « l’ultra-gauche radicale » et prêts à mener des actions violentes, notamment des « déblocages » et des « dégradations ».
« Le périphérique semble très ciblé »
Face à cette menace, les instructions de l’État sont claires : « Empêcher tout blocage des axes d’intérêts essentiels ». Cela se traduira par des « interventions systématiques des forces de sécurité intérieures pour débloquer et interpeller ». « Le périphérique semble très ciblé », explique le préfet de police. Parmi les sites particulièrement surveillés figurent également « les aéroports, les transports publics aussi sans parler des gares elles-mêmes ».
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Laurent Nuñez anticipe des « opérations coup de poing » sur ces sites stratégiques, menées par « quelques dizaines d’individus » capables de bloquer « ponctuellement, provisoirement une gare ou un départ de TGV ». Et d’ajouter : « Là on interviendra systématiquement. »
Enfin, les autorités redoutent également des « actes de sabotage, des dégradations » visant notamment les transports publics, comme cela a pu être le cas par le passé. Le message est donc clair : « tous blocages et entraves aux intérêts essentiels » entraîneront « des interventions systématiques des forces de sécurité intérieures pour débloquer ».
Un dispositif de sécurité « exceptionnel »
Pour faire face à ces risques, Laurent Nuñez a annoncé un dispositif de sécurité « considérable » : « 80 000 membres des forces de sécurité. Il est exceptionnel ». Ce déploiement massif doit permettre, selon lui, de « quadriller le territoire » et d’assurer une « réactivité » et une « mobilité » maximale des forces de l’ordre. « Ce qui va compter, c’est deux choses : la réactivité avec la mobilité des forces de sécurité intérieure pour intervenir rapidement sur chaque blocage, et puis surtout la fermeté de l’intervention. »
Confirmant la détermination des autorités à se montrer ferme, le préfet a précisé qu’il y aura bien des interpellations « puisque c’est un délit d’entraver et de bloquer. On a calé cela avec nos procureurs de la République. »
Interrogé sur le nombre de manifestants attendus, Laurent Nuñez a souhaité remettre les chiffres en perspective : « Ce n’est pas une manifestation, ce n’est pas 100 000 personnes qui sont au même endroit au même moment… Ça va être une pluralité d’actions, elles vont être nombreuses et multiples. »
Toute manifestation doit être déclarée
Le préfet a également confirmé la présence d’organisations politiques telles que « La France insoumise et le nouveau parti anticapitaliste », ainsi que de « militants syndicaux CGT et solidaires, des activistes pro palestiniens, des membres d’Extinction Rébellion ou encore des Soulèvements de la Terre ».
Le spectre des « Nuit Debout » est également évoqué : « On comprend que pour un certain nombre d’actions, il pourrait y avoir une volonté de se maintenir sur un certain nombre de places d’espace public, ce qui évidemment ne sera pas toléré. Toute manifestation doit être déclarée. »
Enfin, concernant la présence de « black blocs », Laurent Nuñez se montre plus mesuré : « Personnellement, sur l’agglomération parisienne, je crains moins les black blocs que les actions violentes. »
Le préfet de police a également évoqué la manifestation intersyndicale du 18 septembre, pour laquelle il n’a pour l’instant reçu « aucune demande de manifestation » et, selon lui, c’est surtout à cette date qu’il faut s’inquiéter de la présence en nombre de black blocs infiltrés au sein du cortège, qui pourrait rassembler plusieurs dizaines de milliers de personnes à Paris.