A Élancourt, l’annonce de 2 500 suppressions de postes chez Airbus « crée un climat très anxiogène »

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Elancourt (Yvelines), le mercredi 30 octobre 2024. Près de 2 000 salariés travaillent sur le site d'Airbus dans les Yvelines, l'un des deux seuls sites français avec Toulouse (Haute-Garonne).

L’avionneur européen prend un nouveau cap stratégique pour sa branche ADS (Airbus Defense and Space) qui produit des avions militaires, des drones, des missiles, des lanceurs spatiaux et des satellites. Dans les Yvelines, l’un des deux sites français, la situation est « mal vécue » chez les salariés.

C’est la grande incertitude. Depuis le 16 octobre et l’annonce par Airbus de la suppression de 2 500 postes, les salariés de l’avionneur européen sont dans l’expectative. Sur le site d’Élancourt (Yvelines), qui regroupe 2 000 employés, personne ne sait à quoi s’attendre. Sans compter que ça ravive le mauvais souvenirs de début 2020 et la précédente vague de licenciements massifs.

« Cette annonce est mal vécue en interne car cela crée un climat très anxiogène, chacun se demande ce qui va advenir, réagit Jean-Damien Bloquet, coordinateur adjoint FO Airbus Group, rattaché au site yvelinois. Il y a une grande inquiétude chez tout le monde. » Comme l’ensemble des salariés, le syndicaliste attend beaucoup du prochain comité européen, programmé le 4 décembre.

Pas de licenciements mais des reclassements, selon l’État

D’ici-là, le nouveau gouvernement a donné une leur d’espoir, mercredi dernier, lors de la séance des questions-réponses à l’Assemblée nationale. Le ministre de l’industrie, Marc Ferracci, n’a pas hésité à déclarer qu’il « n’y aura pas de licenciements puisque l’ensemble des salariés qui ont vocation à être reclassés le seront dans les autres entités d’Airbus », ajoutant par la même occasion que « les 2 500 emplois qui sont menacés, le sont partout en Europe et pas seulement en France ». Malgré tout, sa prise de position est reçue avec précaution par les principaux concernés.


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« C’est plutôt bien parce que c’est aussi notre objectif mais il ne faudrait pas que ce soit juste un effet d’annonce », tempère Jean-Damien Bloquet, bien conscient de la réalité de la situation. « C’est complexe parce que c’est vrai qu’on est dans une période de transition entre la conquête spatiale générée par le Général de Gaulle et le besoin de connectivité internationale qui tend vers un modèle de constellation, à l’instar de Starlink aux États-Unis et sa multiplication d’investisseurs privés, sur lequel on a pris un peu de retard », ajoute le coordinateur adjoint du syndicat majoritaire qui compte bien « s’assurer que la stratégie sociale qui sera élaborée aille aussi dans le sens des travailleurs ».

Aujourd’hui, les négociations sont toujours en cours.

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