Blocages du 10 septembre : le préfet de police de Paris s’attend à des actions « plutôt dures »

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Paris, France, le 29 juillet 2025. Plusieurs contrôles de salons de massage suspectés d'abriter de la prostitution ont été effectués dans le XVIIe arrondissement de Paris, sous l'observation de Laurent Nunez (sur la photo), préfet de police de Paris. photo : LP / Olivier Corsan

Périphérique, gares, aéroports… À la veille du 10 septembre, Laurent Nuñez alerte sur les risques de blocages et d’actions violentes orchestrées par des éléments d’ultragauche radicale.

À la veille du 10 septembre, la tension monte. Interrogé sur RMC Info ce mardi, Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, a dressé un état des lieux préoccupant des actions envisagées et des acteurs impliqués dans la journée de mobilisation annoncée.

Le constat est clair : un appel général à bloquer le pays a été lancé, avec une multitude d’actions attendues. Mais c’est surtout la nature des forces en présence qui alerte les autorités. « L’appel a été complètement repris après les appels évidemment de la France insoumise, mais pas que », souligne Laurent Nuñez : « Toute la mouvance d’extrême gauche et de gauche, y compris l’ultra gauche radicale », qui appelle à des actions « plutôt dures, avec des blocages, des actions violentes ».

Si les autorités ne s’attendent pas à une mobilisation massive de la société civile, elles redoutent en revanche la détermination d’individus appartenant à « l’ultra-gauche radicale » et prêts à mener des actions violentes, notamment des « déblocages » et des « dégradations ».

« Le périphérique semble très ciblé »

Face à cette menace, les instructions de l’État sont claires : « Empêcher tout blocage des axes d’intérêts essentiels ». Cela se traduira par des « interventions systématiques des forces de sécurité intérieures pour débloquer et interpeller ». « Le périphérique semble très ciblé », explique le préfet de police. Parmi les sites particulièrement surveillés figurent également « les aéroports, les transports publics aussi sans parler des gares elles-mêmes ».


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Laurent Nuñez anticipe des « opérations coup de poing » sur ces sites stratégiques, menées par « quelques dizaines d’individus » capables de bloquer « ponctuellement, provisoirement une gare ou un départ de TGV ». Et d’ajouter : « Là on interviendra systématiquement. »

Enfin, les autorités redoutent également des « actes de sabotage, des dégradations » visant notamment les transports publics, comme cela a pu être le cas par le passé. Le message est donc clair : « tous blocages et entraves aux intérêts essentiels » entraîneront « des interventions systématiques des forces de sécurité intérieures pour débloquer ».

Un dispositif de sécurité « exceptionnel »

Pour faire face à ces risques, Laurent Nuñez a annoncé un dispositif de sécurité « considérable » : « 80 000 membres des forces de sécurité. Il est exceptionnel ». Ce déploiement massif doit permettre, selon lui, de « quadriller le territoire » et d’assurer une « réactivité » et une « mobilité » maximale des forces de l’ordre. « Ce qui va compter, c’est deux choses : la réactivité avec la mobilité des forces de sécurité intérieure pour intervenir rapidement sur chaque blocage, et puis surtout la fermeté de l’intervention. »


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Confirmant la détermination des autorités à se montrer ferme, le préfet a précisé qu’il y aura bien des interpellations « puisque c’est un délit d’entraver et de bloquer. On a calé cela avec nos procureurs de la République. »

Interrogé sur le nombre de manifestants attendus, Laurent Nuñez a souhaité remettre les chiffres en perspective : « Ce n’est pas une manifestation, ce n’est pas 100 000 personnes qui sont au même endroit au même moment… Ça va être une pluralité d’actions, elles vont être nombreuses et multiples. »

Toute manifestation doit être déclarée

Le préfet a également confirmé la présence d’organisations politiques telles que « La France insoumise et le nouveau parti anticapitaliste », ainsi que de « militants syndicaux CGT et solidaires, des activistes pro palestiniens, des membres d’Extinction Rébellion ou encore des Soulèvements de la Terre ».

Le spectre des « Nuit Debout » est également évoqué : « On comprend que pour un certain nombre d’actions, il pourrait y avoir une volonté de se maintenir sur un certain nombre de places d’espace public, ce qui évidemment ne sera pas toléré. Toute manifestation doit être déclarée. »

Enfin, concernant la présence de « black blocs », Laurent Nuñez se montre plus mesuré : « Personnellement, sur l’agglomération parisienne, je crains moins les black blocs que les actions violentes. »

Le préfet de police a également évoqué la manifestation intersyndicale du 18 septembre, pour laquelle il n’a pour l’instant reçu « aucune demande de manifestation » et, selon lui, c’est surtout à cette date qu’il faut s’inquiéter de la présence en nombre de black blocs infiltrés au sein du cortège, qui pourrait rassembler plusieurs dizaines de milliers de personnes à Paris.

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