Dua Lipa en concert à Paris La Défense Arena : une fête tubesque mais inégale

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Hier soir, Dua Lipa a donné le premier de ses deux concerts à Paris La Défense Arena. Malgré un défilé de tubes imparables et une star rayonnante proche de son public, son show est à l’image de son dernier album : prometteur mais en dents de scie. Nous y étions.

On se souvient de la sortie de « Future Nostalgia » en mars 2020, bulle d’air frais pop en ce printemps confiné. On se souvient, deux ans plus tard, d’un concert show comme la braise dans un Bercy caniculaire. On aurait aimé dire la même chose du retour triomphal de Dua Lipa, qui joue désormais dans la cour des grands à Paris La Défense Arena. Deux dates et près de 80.000 tickets arrachés quelques heures, prouvant qu’en dépit d’un album qui a divisé (« Radical Optimism »), Dua Lipa est bel et bien devenue l’un des plus grands noms de la scène pop actuelle. Une star qui n’a pas le temps de se faire désirer : à peine 20h30 (c’est assez rare pour le souligner !) qu’elle débarque sur scène, après une interminable introduction à base d’images de vagues. Ambiance Nature & Découvertes assurée ! Dans l’ombre et micro en main, elle lance les hostilités et le clame : « Training season is over ».

Un show trop dépouillé ?

Sauf que d’emblée, quelque chose cloche : le tube, un des plus importants de ces 12 derniers mois, a du mal à décoller. La faute à un public encore stoïque, à la scénographie peu adaptée à l’immensité de la salle ou au désormais légendaire son bancal de La Défense Arena ? « End of an Era » et « Break My Heart » peinent à résoudre l’affaire et il faut vraiment attendre l’imparable « One Kiss », quatrième chanson de la soirée, pour voir le public se mettre enfin dans l’ambiance… qui retombe quand la vedette du soir quitte la scène pour laisser place à un interlude, le premier d’une longue série.

Ici réside le vrai point faible du show : là où sa précédente tournée brillait par son énergie non-stop, le concert du « Radical Optimism Tour » alterne sans cesse moments d’euphorie et longs temps morts. C’est bien évidemment lorsque résonnent les évidents « Levitating », « Physical » ou « Hallucinate » que la foule exulte, là où les récents « Maria », « Falling Forever » et « Watcha Doing » sont accueillis beaucoup plus poliment. Il en est de même du côté visuel. Là encore, le show de 2022 rayonnait avec son ambiance clubbing/néons constante. Pour cette tournée, on ne sait pas trop ce que Dua Lipa veut raconter : des images de chevaux, de vagues, de ciel, une ambiance cabaret par-ci, la reprise de la même scénographie club par là… Quelques idées mais pas véritablement de fil conducteur visuel. Il y a trois ans, un simple cube transformait la scène en boîte de nuit ou permettait à la chanteuse de survoler la scène. Ici, sa scénographie trop dépouillée, en forme de vague, semble un peu chiche pour une star de son calibre.

Dua Lipa, une star proche de son publicMais au milieu de tout ça, il y a Dua Lipa. Et il faut l’avouer, la Britannique possède une personnalité des plus attachantes, autant capable de jouer de ses charmes avec une sensualité incandescente que de fendre l’armure en pleine ballade. De ne jamais s’économiser et de ne jamais céder au playback. De laisser s’exprimer ses musiciens ou de jouer quelques morceaux en groupe sur l’avancée. Et surtout de passer quelques (longues) minutes à haranguer les premiers rangs avec lesquels elle multiplie les selfies, les câlins et même un « pierre feuille ciseau » avec une fan. Un rêve pour quelques 500 personnes… mais qui laisse les 39.500 autres sur le côté, surtout quand le moment s’éternise. Mais soyons clair, on attendait peut-être un peu plus, scéniquement parlant, d’une des plus grandes popstars de son époque.

Malgré tout, la soirée réserve quelques beaux moments : la traditionnelle « chanson surprise », ‘Moi Lolita » d’Alizée, a permis aux 40.000 fans de s’époumoner en coeur, avant de se trémousser quelques minutes plus tard sur un habile enchaînement « Electricity », « Hallucinate » et « Illusion »… à grands coups de lasers so 80’s. Quelques jets de flammes ou de confettis viennent ponctuer les refrains de ses tubes toujours aussi redoutables et dansants, tandis que Dua Lipa s’envole dans les airs (comme la dernière fois), éclairée par une nuée des smartphones. Il faut véritablement attendre le rappel pour voir le show enfin gagner ses lettres de noblesse. Le temps d’un ultime quart d’heure jouissif, Dua Lipa transforme La Défense Arena en dancefloor géant au son de son premier hit « New Rules », revisité en version électro, avant d’asséner le coup de grâce avec « Dance the Night » (expédiée en 30 secondes, sacrilège !), « Don’t Start Now » puis « Houdini » pour un final des plus explosifs au milieu d’une nuée de miroirs… mais vite bâclé par une Dua Lipa préférant s’éclipser plutôt que de faire durer la fête. Tel le magicien qu’elle chantait quelques secondes plus tôt.

Ainsi, Dua Lipa aura construit un show à l’image de son dernier album : très attendu, très prometteur mais finalement assez désarçonnant et à la direction visuelle indécise. Malgré quelques belles séquences, des tubes toujours aussi efficaces et une belle complicité avec son public, qu’elle n’a cessé de remercier, l’artiste a proposé un show en dents de scie et loin de la claque pop du « Future Nostalgia Tour ». Se rattrapera-t-elle ce soir ?

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