Emploi : malgré la crise, le BTP recrute dans le Puy-de-Dôme

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A Clermont-Ferrand, le BTP et les routes recrutent. Mattéo Batisse, 18 ans, qui espère devenir conducteur de camions, apprécie de travailler à l'extérieur. Maxence Girona, 30 ans, conducteur d'engins, assure que les conditions de travail ont évolué grâce aux machines.

Construction de logements et travaux routiers ne ralentissent pas dans le département. Plus de 2 200 postes sont ouverts dans ce secteur d’activité cette année.

« Comme à chaque fin de mandat local, la période est très active pour nous, les projets des municipalités se réalisent », dit Alexandre Chatard, directeur de l’agence Eiffage Routes de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), qui emploie 55 salariés et 8 intérimaires. « En ce moment, il nous faudrait 5 personnes supplémentaires », ajoute-t-il.


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« L’hiver est toujours une période moins active à cause de la météo. Là, ça repart fort ! », témoigne ce cadre d’Eiffage qui doit faire appel à des équipes des départements voisins de la Loire et de l’Allier pour assurer les chantiers en cours dans la métropole clermontoise.

Le nombre d’intérimaires augmente

Selon une étude récente de la Cellule économique régionale de la construction (Cerc), la crise est toujours là pour le BTP. Mais le Puy-de-Dôme s’en sort mieux : la construction de logements neufs augmente de 22 % par rapport à 2024. Alors que le nombre de salariés (14 910) reste stable, le nombre d’intérimaires (1 009) augmente de + 2,6 %. A titre de comparaison, le dernier baromètre national Prism’Emploi, qui est élaboré par les agences d’intérim, affiche un recul de 7,6 %, tous secteurs d’activité confondus.

Traditionnellement, les travaux publics et la construction n’attirent pas beaucoup les jeunes. Exemple sur un chantier du boulevard Ambroise Brugière à Clermont-Ferrand. Râteau de lissage en main, Mattéo Batisse, 18 ans, nivelle des granulats dans une tranchée avant qu’un collègue n’arrive avec la machine pour compacter le sol. Le jeune homme est le seul employé de moins de 30 ans.

« Le BTP, j’adore, dit-il. L’ambiance est détendue, ça bouge. J’ai essayé l’industrie, mais rester à l’intérieur toute la journée, ça ne m’allait pas », raconte cet intérimaire qui est titulaire d’un CAP Maçonnerie.

Son rêve professionnel ? « Conduire un camion sur les chantiers », lance celui qui vient d’obtenir un accord pour une formation en alternance dès la rentrée prochaine.

Des départs à remplacer

Concernant les conditions de travail, le BTP traîne la réputation d’un métier exigeant physiquement. « Le travail des manœuvres s’est beaucoup amélioré en quelques années. Aujourd’hui, il y a des camions aspirateurs qui déblaient les tranchées et les pelles mécaniques sont très agiles », assure Maxence Girona, 30 ans, qui conduit une pelleteuse du bout des doigts.

Dans un secteur d’activité souvent en tension, les recrutements continuent, d’autant qu’il faut remplacer les départs : retraite, reconversions… Selon la Fédération régionale des travaux publics, le secteur embauche bon an mal an 15 % de ses effectifs. Ramené au département du Puy-de-Dôme, cela représente 2 200 personnes par an. Mattéo est quasiment assuré d’être titularisé après sa formation. Il aura alors presque 20 ans et pourra prétendre à un salaire d’entrée supérieur à 2 000 euros brut, sans les primes.

Article leParisien

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