Pour son développement économique, Saint-Étienne Métropole mise sur trois nouvelles filières d’excellence.
Entretien avec Nora Berroukeche, vice-présidente de Saint-Étienne Métropole en charge du développement économique, de l’innovation, des relations internationales et du plan de relance.
Prise de parole dans le cadre du dossier spécial « Made in France » du Parisien Economie du 26 novembre 2024
Quelles sont désormais les filières d’excellence de votre territoire ?
NORA BERROUKECHE. En s’appuyant sur nos compétences historiques et notre stratégie de développement économique innovante, nous avons misé sur trois filières d’excellence : le manufacturing, la santé et le design de l’innovation, avec trois objectifs stratégiques. D’abord, soutenir et développer l’offre de formation dans l’enseignement supérieur et la recherche, en favorisant l’interdisciplinarité. Ensuite, encourager l’émergence d’innovations en mettant en relation laboratoires, centres de recherche et entreprises. Enfin, déployer un éventail de dispositifs d’accompagnement adaptés à chaque phase. Par exemple, pour du financement, des prototypages, des tests grandeur nature, etc.
Avec quels moyens ?
Un plan de relance pour l’accompagnement des start-up, afin de renforcer la création des pépites de demain. Des ressources humaines dédiées, comme des chefs de projets pour chacune des filières, accompagnent les acteurs industriels et économiques. Et la Métropole ou les partenaires qu’elle finance ont mis en place des dispositifs spécifiques d’aides à hauteur de plus de 3,4 millions d’euros par an.
Combien d’emplois locaux aujourd’hui dans ces filières ?
On dénombre 700 établissements privés dans le manufacturing et 15 300 salariés. L’industrie de la santé emploie 2 200 personnes, dont 87 % dans les technologies médicales. La majorité dans la fabrication de textiles techniques et industriels. Nous comptons également plus 40 fabricants de matériels médico-chirurgical et dentaire. Des entreprises leaders sur leur marché emploient 170 personnes dans les domaines du textile médical ou la fabrication d’équipement spécifique.
Et le design ?
Il existe peu de données consolidées à l’échelle nationale et/ou locale. La Métropole, en partenariat avec son agence d’urbanisme et le laboratoire de recherche en économie de l’Université Jean Monnet, finance une thèse CIFRE (conventions industrielles de formation par la recherche) pour avoir une vision plus précise. Une première enquête a montré que 211 établissements sont implantés sur la Métropole stéphanoise. 61 % des designers sont des entrepreneurs individuels.
Quelles sont les perspectives d’embauches ?
Difficile de répondre précisément du fait des incertitudes fortes liées aux contextes national et international. On peut penser que la croissance des effectifs dans l’industrie va se poursuivre. Bon nombre d’entreprises du territoire s’adressent notamment aux marchés de la défense et du nucléaire. Dans la santé, cela dépendra aussi de l’évolution des normes sanitaires et de la réglementation relative au niveau de remboursement des dispositifs médicaux. Enfin, si on considère le design comme un moyen de générer de la créativité, il est fort probable qu’il y ait une demande importante de compétences. Notamment avec l’avènement de l’IA qui va générer de nouveaux métiers.
LeParisien