L’inquiétude d’une escalade militaire enfle au Moyen-Orient où Washington muscle son dispositif

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Depuis l’assassinat du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh mercredi à Téhéran, survenu quelques heures après la mort du chef militaire du Hezbollah Fouad Choukr, dans une frappe israélienne près de Beyrouth, le Moyen-Orient est sous tension. L’Iran a promis de venger la mort de Haniyeh tué dans la capitale iranienne. Téhéran a prévenu ce samedi 3 août que le Hezbollah devrait frapper Israël en « profondeur » et « ne pas se limiter aux cibles militaires ». En parallèle, les États-Unis ont annoncé qu’ils vont déployer plus de forces militaires dans la région, pour protéger son allié israélien.

Des Iraniens brûlent un drapeau israélien lors de la cérémonie funéraire du chef du Hamas Ismail Haniyeh et de son garde du corps à Téhéran, tués mercredi dans un assassinat imputé à Israël, le 1er août 2024.

Au vu de « la possibilité d’une escalade régionale par l’Iran et ses partenaires », Washington a annoncé vendredi « une modification du dispositif militaire américain » pour « améliorer la protection des forces armées des États-Unis, doper le soutien à la défense d’Israël et faire en sorte que les États-Unis soient préparés à diverses éventualités ».

Plus tôt dans la journée, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, assassiné mercredi à Téhéran, avait été inhumé dans un cimetière près de Doha, après un hommage rendu par des milliers de fidèles dans la capitale qatarie, où il vivait en exil. Jurant de se venger, l’Iran, le Hamas et le Hezbollah ont accusé Israël de cet assassinat, survenu au lendemain d’une frappe israélienne ayant tué le chef militaire du mouvement islamiste libanais, Fouad Chokr, près de Beyrouth.

Ces deux attaques alimentent les craintes d’une extension de la guerre entre Israël d’une part, l’Iran et les groupes qu’il soutient au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen de l’autre.

Aucune des parties, pas même l’Iran, le Hezbollah ou Israël, ne souhaite une guerre régionale, une guerre totale. Et pour l’éviter, il faut qu’il y ait le moins de victimes israéliennes possibles.

Sofia Amara, journaliste et spécialiste du Proche-Orient.

Frappes « en profondeur »

Samedi, la représentation de l’Iran auprès des Nations Unies, a dit s’attendre à ce que le Hezbollah frappe des zones situées en « profondeur » du territoire israélien, et « ne se limite pas aux cibles militaires ». Jusqu’ici, « le Hezbollah et le régime (israélien) avaient observé certaines lignes que l’attaque (de mardi soir) a franchies », ajoute la représentation, citée par l’agence officielle Irna.

Le mouvement chiite, allié du Hamas, échange presque quotidiennement des tirs avec l’armée israélienne le long de la frontière israélo-libanaise depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre.

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Ismaïl Haniyeh a été tué par un « projectile aérien », selon les médias iraniens, dans une résidence d’anciens combattants à Téhéran. Selon l’armée israélienne toutefois, la seule frappe menée cette nuit-là au Moyen-Orient est celle de Beyrouth, qui a tué Fouad Chokr dans un bastion du Hezbollah, son garde du corps et cinq civils.

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a menacé Israël d’un « châtiment sévère », le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avertissant lui d’une « riposte inéluctable ». Tel Aviv et Haïfa « font partie des cibles », a écrit samedi le quotidien ultraconservateur iranien Kayhan, qui prédit « de douloureuses pertes humaines ».

Mais selon le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, Israël est à un « niveau très élevé » de préparation pour n’importe quel scénario, « tant défensif qu’offensif ».

Pour renforcer leur dispositif dans la région, les États-Unis vont déployer davantage de navires de guerre, « porteurs de missiles balistiques de défense » et « un escadron supplémentaire d’avions de combat », selon le Pentagone.

Le Liban en alerte

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La Suède a, elle, annoncé samedi la fermeture de son ambassade à Beyrouth après avoir conseillé à des milliers de ses citoyens de quitter le pays. Signe de l’inquiétude qui monte, les rumeurs se multiplient au Liban, où l’aviation civile a démenti avoir annulé toutes les dessertes de Beyrouth. Mais Air France et Transavia ont prolongé jusqu’à au moins mardi inclus la suspension de leurs liaisons avec la capitale libanaise.

Selon une source sécuritaire libanaise, un membre du Hezbollah a été tué dans une frappe de « drone israélien » sur un véhicule dans le sud du Liban samedi.  Selon une source du Hezbollah, l’Iran et ses alliés envisagent deux scénarios, « une riposte simultanée (…) ou une réponse échelonnée de chaque partie ».

Le 13 avril, Téhéran avait lancé une attaque sans précédent de drones et missiles sur le territoire israélien, en représailles à une frappe contre le consulat iranien à Damas le 1er avril, attribuée à Israël.

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