
Ils sont allés au bout de leur rêve, au bout leur destinée, au bout de cette épopée mémorable pour définitivement entrer dans l’histoire qui s’écrit désormais en lettres rouges et bleues. Cinquante-cinq ans après sa création, le PSG a remporté sa première Ligue des champions, la deuxième du football français, au bout d’une soirée munichoise désormais aussi légendaire que maîtrisée après avoir terrassé l’Inter Milan (5-0) avec éclat, classe et une toute-puissance. Paris soulagé, Paris récompensé et Paris libéré.
Toutes ces émotions se sont entremêlées lorsque le capitaine historique Marquinhos est venu soulever la coupe aux grandes oreilles, les larmes aux yeux, devant un virage parisien en transe, quand celui de l’Inter se vidait à toute vitesse.
Le Brésilien a rêvé des dizaines et des dizaines de fois de cet instant où il placerait le club de la capitale sur le toit de l’Europe, de ce moment où le PSG lui procurerait la plus belle émotion de sa vie, il est arrivé ce samedi 31 mai, une date qui restera désormais dans les mémoires collectives des fans, pour l’éternité.
Un succès qui porte la marque d’un collectif encore une fois éclatant avec quatre buteurs différents (Hakimi, Doué, Kvaratskhelia, Mayulu), une vraie homogénéité et une gestion des émotions assez dingue pour une équipe aussi jeune.
« C’est un mélange de joie, de toutes les émotions qu’on a eu ensemble, raconte le capitaine. J’ai souffert avec cette équipe, j’ai grandi aussi avec cette équipe. Tellement de joueurs sont passés et n’ont pas réussi. Aujourd’hui on la ramène à la maison et je pense aussi à eux, aux supporters ici, au Parc, à la maison. Personne ne croyait qu’on pouvait aller aussi loin. Ces douze ans, c’était aussi beaucoup de difficulté, on a souffert. C’est pour ça que je valorise trop ce titre-là. Il est à nous, on le ramène à la maison. »
Maîtrise technique, physique et tactique
Avant la liesse populaire attendue dimanche à Paris, c’est avec les 18 000 supporters réunis en Bavière que les hommes de Luis Enrique ont partagé leurs premières émotions. Tour à tour, ils se sont passé le trophée entre leurs mains et l’ont levé dans le ciel de Munich pour savourer, le temps de quelques secondes, ce moment si unique, avant de porter en triomphe Luis Enrique et le président Nasser Al-Khelaïfi.
Ousmane Dembélé et Achraf Hakimi ont ensuite échappé à la vigilance de leurs partenaires en piquant la Ligue des champions pour la présenter à leurs supporters après un sprint d’une soixantaine de mètres. On pouvait alors lire toute la joie et la fierté dans les yeux de cette folle bande de gamins revenue de tellement loin…
« Je n’ai pas les mots, j’ai plus de voix non plus. C’est un rêve qui devient réalité, glisse l’homme du match, Désiré Doué. Quand on dit de toujours travailler, qu’il faut croire en ses rêves… Aujourd’hui on a pu écrire l’histoire du PSG, un club incroyable, le plus grand club du monde. Je suis très heureux, je remercie tous mes coéquipiers, le staff et c’est juste quelque chose d’exceptionnel ce qu’on a fait. C’est beaucoup d’émotion qui retombe, il y a tellement de préparation. On a mis toutes les chances de nos côtés en travaillant depuis de nombreux mois. C’est juste magnifique ce qu’on a fait. »
Magnifique dans tous les sens du terme tant les partenaires d’Ousmane Dembélé ont affiché une supériorité technique, tactique et physique absolument renversante. Les Parisiens n’ont jamais laissé respirer les Italiens étouffés par ce pressing mis en place dès l’entame de match et matérialisée par deux buts inscrits après 20 minutes. L’Inter présentée comme la meilleure défense de la compétition ? Balayée. L’Inter, l’équipe qui n’avait été menée que 17 minutes depuis le début de la campagne ? Retournée. Pendant 90 minutes, les Parisiens ont récité leur football et livré un véritable récital lors du moment le plus épique de la saison.
« Je suis sur un nuage »
« Il y a tellement de tensions pendant le match que je ne sais pas comment le définir, avoue Luis Enrique. Nous sommes très bien entrés dans le match, nous avons trouvé un état qui nous a permis de rester au-dessus des émotions ». L’équipe a été exceptionnelle. Nous avons mis une énorme pression sur l’Inter, à l’image de Dembélé. Ils n’avaient pas le temps de réfléchir, de trouver leurs joueurs. Nous avons marqué à chaque occasion de but. C’était un grand match que nous avons contrôlé totalement. »
Il est, certes, un peu injuste de ressortir une individualité plus qu’un autre après avoir signé un tel chef-d’œuvre, mais l’impact de Désiré Doué, double buteur et passeur décisif, sur cette finale a eu une importance capitale sur le résultat. En balance avec Bradley Barcola pour la dernière place de titulaire, l’ancien Rennais a démontré pourquoi Luis Enrique avait eu raison de l’installer sur la plus prestigieuse des scènes.
« J’ai essayé d’aborder ce match comme d’habitude, explique le héros du soir. C’était un des matchs les plus attendus de la saison. On savait ce qu’il fallait faire sur le terrain et on l’a fait en équipe. On savait qu’on jouait contre une très bonne équipe ce soir, il ne fallait pas s’endormir à la mi-temps même en menant 2-0. Je suis sur un nuage et j’ai du mal à réaliser encore. C’est ma première saison au PSG. Ce club a énormément d’ambition et cette année on a eu une force collective incroyable. C’est juste magnifique. » Avec Doué, Paris tient son étoile pour le futur. Avec la Ligue des champions, il tient son étoile pour l’éternité.