Alors que les débats sur l’abrogation de la réforme des retraites s’enlisaient, le député MoDem Nicolas Turquois s’en est pris verbalement et presque physiquement à l’un de ses camarades socialistes, Mickaël Bouloux.
La tension montait, montait, montait, tout au long de l’examen de la proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites, ce jeudi. Elle est montée tellement fort que le député MoDem Nicolas Turquois, quelques secondes après l’annonce d’une énième suspension de séance, s’est approché du député socialiste Mickaël Bouloux, très remonté, pointant son doigt à quelques millimètres de son visage.
L’élu du parti de François Bayrou semble alors lui reprocher d’avoir été personnellement ciblé, jusqu’à son domicile. De nombreux députés du socle commun, tout au long de la journée, ont expliqué avoir été victimes de campagnes de cyberharcèlement.
Le ton est monté tellement fort que le président du groupe MoDem Marc Fesneau a été contraint d’intervenir pour tenter de calmer son député et l’éloigner. En bas du perchoir, et alors qu’un regroupement de députés commençait à se former, Nicolas Turquois s’est de nouveau écharpé avec deux députés Insoumis, dont Antoine Léaument. À plusieurs reprises, son collègue Philippe Vigier mais encore Marc Fesneau ont été tenus de le retenir, avant de le faire sortir de l’hémicycle avec l’appui d’un huissier de l’Assemblée nationale.
« Le député en question s’en expliquera »
Après quelques minutes d’interruption, la séance a repris tant bien que mal. « Votre collègue est venu me menacer, a dénoncé Antoine Léaument lors d’un rappel au règlement. Heureusement Monsieur Fesneau que vous étiez là pour retenir le collègue de votre groupe et que les huissiers sont intervenus, car sinon je ne suis pas sûr du fait que je ne me serais pas pris une beigne. »
Le chef du groupe MoDem à l’Assemblée nationale Marc Fesneau, visiblement soucieux de calmer les esprits, a reconnu « un échange vif » avec un collègue du groupe MoDem. « Le député en question s’en expliquera le temps venu. » « Après ce dérapage ou certains en sont venus aux mains, j’ai décidé d’abréger mes souffrances », a commenté en quittant l’Assemblée un élu du groupe Ensemble pour la République.
Assis au perchoir, le vice-président de l’Assemblée nationale Xavier Breton a fait savoir qu’il invitera la présidente Yaël Braun-Pivet de revenir sur cet incident lors de la prochaine réunion du bureau de l’Assemblée nationale. Bureau de l’Assemblée nationale qui, rappelons-le, dispose des pouvoirs de sanctions à l’encontre des députés.
Ce n’est pas la première fois que le député Nicolas Turquois se fait remarquer pour une altercation de ce genre. Le 19 juillet 2024, dans les couloirs de l’Assemblée, ce dernier avait déjà failli en venir aux mains avec les parlementaires RN Jean-Philippe Tanguy et Émeric Salmon.
LeParisien