Barnier fait bondir la gaucheLors d’une rencontre à l’Élysée ce jeudi 19 septembre au soir, Michel Barnier a soumis au président de la République Emmanuel Macron les noms des ministres qui pourraient constituer le futur gouvernement. Une liste qui a vivement fait réagir la gauche.
C’est ce qui s’appelle mettre le feu aux poudres. Ce jeudi 19 septembre, aux alentours de 20 heures, le Premier ministre Michel Barnier a présenté au président de la République Emmanuel Macron la liste de ses potentiels 38 futurs ministres, lors d’une rencontre à l’Élysée, a appris BFMTV. Au total, l’entretien entre le chef de l’État et son Premier ministre aura duré 50 minutes.
Une liste clairement identifiée à droite et qui a provoqué la fureur des partis politiques de gauche sur les réseaux sociaux.
Parmi les noms évoqués, celui de Sébastien Lecornu, reconduit au ministère des Armées, Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, comme ministre de l’Intérieur ou encore Astrid Panosyan, ancienne conseillère d’Emmanuel Macron, comme ministre du Travail, selon les informations de BFMTV.
Des “voleurs d’élection”
À gauche, les réactions ne se sont pas faites attendre. Sur X, Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a vivement critiqué la nomination potentielle de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur, rappelant les anciennes déclarations du patron des LR au Sénat lors des émeutes de juillet 2023 après la mort de Nahel.
Invité de France info, Bruno Retailleau avait fait un lien entre les violences urbaines et l’immigration avant de déclarer: “Certes, ce sont des Français mais ce sont des Français par leur identité et malheureusement pour la deuxième, la troisième génération, il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques”.
“Emmanuel Macron et les 40 voleurs d’élection”, a également lancé Manuel Bompard sur X.
Laurence Garnier à la Famille ? “Une immense provocation”
De son côté, Sarah Legrain, députée insoumise de Paris, a pointé dans son viseur la possible future ministre déléguée de la Famille, Laurence Garnier. “Ce serait une immense provocation”, a-t-elle lancé. L’élue de droite s’était en effet opposée à l’inscription de l’IVG dans la Constitution en mars dernier et avait voté contre la création d’un délit visant à interdire les thérapies de conversion prétendant “guérir de l’homosexualité”, en 2021.
“En nommant Monsieur Barnier contre la logique issue des élections européennes puis législatives, on n’imaginait pas beaucoup d’hommes et de femmes de gauche aller se (fourvoyer) dans cette galère”, a affirmé sur BFMTV le patron des socialistes au Sénat, Patrick Kanner.
Ancien ministre de la Santé d’Élisabeth Borne et aujourd’hui député Nouveau Front populaire des Yvelines, Aurélien Rousseau, a aussi fustigé la liste de Michel Barnier, non sans une pointe d’ironie.
“Un plat avarié” pour le RN
À l’extrême droite, Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et député du Nord, a qualifié le futur gouvernement de Barnier de “plat avarié”.
Pour Andréa Kotarac, porte-parole du RN, le potentiel gouvernement de Michel Barnier est du “déjà vu” et “du déjà goûté”.
“On poursuit avec ceux qui ont mis la France dans l’état dans laquelle elle est”, a-t-il encore affirmé à BFMTV.
À l’heure actuelle, Michel Barnier n’a pas encore communiqué officiellement la liste de ses ministres. Selon Matignon, le gouvernement sera présenté “avant dimanche au regard des vérifications déontologiques habituelles”.