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« Ça aurait cartonné à l’époque » : sur TikTok, les rappeurs deviennent chanteurs des années 1950 grâce à l’IA

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19 mars 2025

LE PARISIEN — Lacrim Lacrim, de son vrai nom Karim Zenoud, est un rappeur français

Plusieurs parodies, certaines amusantes, surprenantes ou extrêmement bien réalisées, cumulent près d’un million de vues sur le réseau social chinois.

Dans les années 1950, les textes de Lacrim, Gims ou encore Damso auraient-ils trouvé leur public ? On peut se poser légitimement la question au vu du succès de certaines vidéos qui ont récemment fait leur apparition sur TikTok. Grâce à l’IA, plusieurs internautes ont entrepris de détourner l’image et la voix de rappeurs emblématiques en les faisant fusionner avec l’esthétique et les mélodies des années 1950, imitant les classiques de Jacques Brel, de Charles Aznavour ou d’Édith Piaf.

Ainsi dans une vidéo publiée sur TikTok, un air de trompette accompagne Lacrim sur son titre phare « A.W.A », tandis que des extraits vidéo de l’artiste en train d’interpréter son morceau se succèdent à l’écran. Si les paroles ont été conservées, la musique enlève toute « street cred » (« crédibilité de la rue ») à l’artiste.

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Les « rappeurs des années 1950 » ont de quoi étonner, voire amuser, mais ils séduisent sur le réseau social chinois : la vidéo où figure Lacrim atteint quasiment le million de vues et même le rappeur en personne a réagi dans l’espace commentaire, se contentant d’un simple « Mais » surpris.

Des modifications qui servent le texte

Les utilisateurs sont nombreux à saluer le travail des internautes derrière ces parodies. « Je suis capable de l’écouter plus que l’original », « Je préfère 100 fois comme ça », « C’est pour ça que je paye Internet », peut-on lire dans l’espace commentaire sous le TikTok reprenant « A.W.A ». « Ça aurait cartonné dans les années 1950 ! » assure même l’un d’eux.

Le rappeur Booba semble visiblement partager leur avis, même si certains commentateurs y voient plutôt du sarcasme : « Les vrais textes de rap comme celui-ci n’ont rien à envier aux plus grands noms de la chanson française », a-t-il écrit sur X, évoquant le titre « Chang », de PNL.

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Quand seuls les écrits des rappeurs restent, ces derniers semblent pouvoir conquérir un nouveau public, plus disposé à reconnaître leur plume. Sous une autre vidéo détournant la chanson « Ciel » de Gims, qui frôle elle aussi le million de vues, un internaute estime en effet qu’ « Aznavour aurait pu chanter ça ». « Ils savent toujours écrire de belles paroles mais ils ne savent plus les interpréter à mon goût. En tout cas, c’est bien plus beau comme ça », abonde un autre. Parmi les autres artistes détournés figurent PNL, Damso, Ninho, Kaaris ou Aya Nakamura.

Certains morceaux détournés sont d’ores et déjà disponibles sur les plates-formes de streaming, accessibles en tapant, par exemple, « PNL 1950 » dans la barre de recherche.