Dakar Music Expo, rencontres professionnelles et artistiques

0
36

Le Dakar Music Expo qui s’est déroulé dans la capitale sénégalaise du 9 au 11 février a une nouvelle fois rassemblé professionnels de la musique et spectateurs dans l’enceinte de l’Institut français. Des concerts, des conférences et de nombreuses rencontres au programme de cette quatrième édition.  

Le jardin est splendide, le fromager central de la cour intérieure accueille, sous son feuillage, nombre de réunions et conversations informelles mais nécessaires. Le cinéma, quant à lui, est dévolu aux conférences. Pendant trois jours, l’Institut français voit défiler nombre de professionnels venus partager leur expérience, échanger avec leurs collègues, assister à des masterclass qui leur permettront d’acquérir des connaissances plus pointues dans des domaines aussi peu évidents que les droits d’auteur ou les contrats de licence ou de distribution.

Le directeur du DMX, Doudou Sarr, est très attentif à tous ces échanges qui feront à ses yeux avancer le secteur de l’industrie musicale et culturelle dans le sens de la professionnalisation de ses acteurs.

Des professionnels à rencontrer 

La présence de personnes représentant l’État sénégalais comme le fonctionnaire du ministère de la Culture, Abdoul Aziz Dieng, par ailleurs élu président du Comité permanent du droit d’auteur et des droits connexes de l’OMPI, (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle) démontre, s’il en était besoin, la nécessité absolue de se préoccuper du statut de l’artiste et des professionnels de la culture.

Pour rester dans cette dynamique et alors que le DMX permet de connecter des acteurs internationaux du secteur, il est souligné que les acteurs sénégalais et africains doivent être partie prenante des actions menées dans ce domaine. L’attaché de coopération français (en charge d’une mission sur la musique en Afrique de l’Ouest), Thomas Weill, présent lors de l’inauguration, explique par exemple sur quelles bases le gouvernement français doit pouvoir s’appuyer pour initier des partenariats : “Si je dois résumer l’attente de nos partenaires sur le continent et en particulier des plus jeunes, c’est de facilité l’entrée active dans la mondialisation, l’idée étant qu’ils soient totalement coacteurs de l’exploitation de leurs créations”.

Chacun est aussi conscient qu’il s’agit d’un secteur économique en pleine expansion et qu’il ne doit pas être négligé. Il faut donc légiférer et structurer les professionnels à la hauteur des enjeux. La digitalisation de l’industrie musicale était aussi un des thèmes essentiels abordé pendant ce DMX. (L’importance de l’utilisation des réseaux sociaux, la distribution numérique des œuvres, etc.). Mais il est difficile de tout mettre en œuvre en même temps. La philosophie affichée de Doudou Sarr ? Il cite le rappeur Youssoupha “Si tu ne peux faire de grandes choses, fais de petites choses avec grandeur”.

Des artistes à voir et à écouter 

Le DMX permet aussi de mettre en lumière des artistes de tous horizons : les Canadiens de Dystoh, les Britanniques Balimaya Project, la Française Reyn mais aussi nombre de Sénégalais (on a pu écouter Yoro Ndiaye, la chanteuse Chadia, Index Nuul Kukk ou le jeune et prometteur rappeur Niino MD). Le Théâtre de verdure de l’Institut français est un lieu privilégié dans le quartier du Plateau pour accueillir ces concerts.

Et c’est d’ailleurs dans ce cadre que les deux derniers lauréats du Prix Découvertes RFI ont pu se produire sur scène et faire découvrir au public dakarois leurs créations. La jeune artiste malienne Black AD, lauréate en 2022, dont c’était sans doute une des premières prestations live, a précédé sur la scène du Théâtre de verdure, le rappeur chanteur congolais Alesh (lauréat 2021). Celui-ci, accompagné d’un groupe d’excellents musiciens, a fait le show. Entre morceaux de rap conscient et titres ndombolo écrits pour ambiancer n’importe quelle salle, l’artiste a remporté un vif succès et fait danser l’assistance. Sa tournée africaine commencera le 2 mars à Luanda en Angola et passera dans 11 villes du continent. Il n’est pas besoin de dire qu’il faudra se précipiter…

Par : Valérie Passelègue

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici