Grève du 23 mars : des débordements et des violences partout en France

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Dans plusieurs villes, des violences et des saccages sont apparus en marge de la neuvième journée de mobilisation

Durant toute cette journée du 23 mars, de nombreux heurts et violences ont émaillé la neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Tout comme le nombre de manifestants a connu une hausse, il en a été de même pour les tensions. Élisabeth Borne a dénoncé « des violences et des dégradations (…) inacceptables ».

À Paris, quelques minutes après le lancement du cortège, des violences ont éclaté en tête de la manifestation avec son lot de vitrines brisées et de mobilier urbain détruit, de la part d’éléments radicaux, même si le défilé s’est passé dans de bonnes conditions. Des violences et des tensions ont continué toute la soirée.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a fait état de 172 interpellations, dont 77 à Paris et de « 149 policiers et gendarmes blessés » en marge des manifestations. Selon lui, 140 feux ont été éteints, et 50 sont en cours. Par ailleurs, au moins un manifestant blessé a été pris en charge par les pompiers, et au moins un policier a été blessé après avoir reçu un projectile à la tête, selon une source policière.

Des violences en région

Dans l’ouest de la France, les violences et affrontements entre forces de l’ordre et les manifestants ont fortement augmenté. À Bordeaux, une porte de la mairie a pris feu, après avoir été incendiée par des manifestants aux alentours de 20 heures. Le préfet Étienne Guyot a condamné les débordements et dégradations, dans un communiqué. Quelques heures plus tard sur BFM TV, le maire écologiste de la ville, Pierre Hurmic, s’est dit « choqué » par un « acte criminel ». « Nous ne nous laisserons pas intimider », a-t-il indiqué à l’antenne. Plusieurs députés de Gironde, EELV comme opposants, ont condamné à leur tour l’attaque de cette institution depuis les réseaux sociaux.

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À Rouen, une manifestante d’une trentaine d’années a eu un pouce arraché, selon la députée LFI Alma Dufour, qui met en cause l’usage d’une grenade de désencerclement de la police. À Lorient, le commissariat de la ville et les forces de l’ordre ont été pris pour cibles par des manifestants, en grande partie des jeunes au visage dissimulé. Des vitres du bâtiment, voisin de la sous-préfecture, ont été cassées par des jets de projectiles et des feux allumés contre le portail.

À Nantes, des manifestants se sont introduits dans le tribunal administratif, ont saccagé l’accueil et ont brisé plusieurs vitres. Plusieurs commerces ont été dégradés. À Rennes, au lendemain d’une journée de heurts entre marins-pêcheurs et forces de l’ordre, des tirs de grenades lacrymogènes ont répondu aux jets de projectiles et aux feux de poubelles, plongeant le cortège de l’intersyndicale, pris en étau, dans un épais nuage de fumée âcre. La maire Nathalie Appéré a parlé de « scènes de chaos ».

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Dans le nord du pays, à Lille, le chef de la sécurité publique du Nord a été touché par un pavé à la tête, et les forces de l’ordre ont fait usage de canons à eau, comme à Toulouse. À Marseille, des manifestants ont incendié des poubelles devant la préfecture vers 15 heures. D’autres personnes ont allumé un feu devant la porte de l’Union patronale des Bouches-du-Rhône.

Des villes moyennes ont également connu des tensions entre forces de l’ordre et manifestants, comme à Bayonne. A Tulle, la police a dispersé des manifestants, dont des lycéens, en utilisant des gaz lacrymogènes, alors qu’une partie dissociée du cortège s’approchait de bâtiments administratifs après la fin de la manifestation officielle

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