« Je sentais le collège menacé »: la principale de l’établissement de Samuel Paty raconte les jours avant le drame

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France, Paris XIIIeme arrondissement, police, contrôle, attestation, couvre-feu, confinement, fermeture des commerces, piéton, restaurants, Samedi soir 18h, place d'Italie, les policiers entamment une ronde à pied pour controler des piétons et leurs attestations de sortie suite aux déclarations récentes du Premier Ministre qui réclame un controle renforcé de la population.

Une plainte et plusieurs signalements ont été déposés par la principale du collège de Conflans-Sainte-Honorine dans les jours avant l’assassinat du professeur d’histoire-géographie.

Lors de l’enquête sur le meurtre de Samuel Paty, assassiné il y a deux ans, la principale du collège de Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, a retracé les jours précédant le drame du 16 octobre 2020, rapporte Le Parisien ce lundi.

Le média a eu accès à une audition de la cheffe d’établissement, datée du 11 janvier 2022, au cours de laquelle elle rappelle avoir lancé plusieurs alertes en amont sur la situation inquiétante dans laquelle se trouvait le professeur d’histoire-géographie.

« Je me sentais en première ligne »

Elle explique ainsi avoir alerté dès le 7 octobre les renseignements territoriaux. Le 8, Brahim Chnina (le père de l’adolescente qui a faussement accusé Samuel Paty d’islamophobie,ndlr) et le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, aujourd’hui poursuivis pour complicité d’assassinat terroriste, se rendent au collège. La principale décrit deux hommes « agressifs ».

« Je sentais le collège menacé et je me sentais en première ligne », explique-t-elle.

Elle déclare avoir remonté cette rencontre au directeur académique adjoint et avoir aussi fait un signalement « Fait établissement ». Il s’agit d’un dispositif destiné « à enregistrer et transmettre tous les faits préoccupants (événements graves, phénomènes de violence) d’une école, d’une circonscription ou d’un établissement scolaire », explique le ministère de l’Éducation.

Toujours selon les informations du Parisien, la cheffe d’établissement prévient également la police « pour demander une sécurisation du collège » et déclare avoir tenu le 9 octobre une réunion avec des parents d’élèves à laquelle des membres des forces de l’ordre étaient présents.

Une plainte de la famille pour « non-assistance à personne en péril »

Le mardi 13 octobre, après la diffusion d’une vidéo, postée par les deux hommes sur les réseaux sociaux, dans laquelle Samuel Paty est qualifié de « voyou », une plainte est déposée par la principale et le professeur d’histoire-géographie. Le professeur sera tué le vendredi.

La famille de Samuel Paty a porté plainte contre les pouvoirs publics en avril pour « non-assistance à personne en péril » et « non empêchement de crime ». La principale explique de son côté qu’un mois après la mort de l’enseignant, des grilles ont été installées devant l’établissement, alors que cela faisait quatre ans qu’elle demandait leur mise en place.

« Quand il y a eu l’hommage et que je me suis retrouvée avec la famille (de Samuel Paty), je me suis dit que je n’avais pas réussi à le garder en vie, mon prof », regrette-t-elle.

Article original publié sur BFMTV.com

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