« Je tenais à être là » : grande émotion à Arras pour l’hommage à Dominique Bernard, l’enseignant assassiné

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Quelque 5 000 personnes, selon la préfecture, habitants d’Arras et des environs, se sont retrouvées ce dimanche pour saluer la mémoire de Dominique Bernard, le professeur de français du lycée Gambetta tué lors de l’attentat perpétré vendredi.

Des petits groupes se créent, des mots affleurent, des sourires aussi. Un peu partout sur la place des Héros, à Arras (Pas-de-Calais), la légèreté reprend un peu ses droits après la solennité de l’hommage rendu à Dominique Bernard, ce dimanche 15 octobre au matin. Sous l’imposant beffroi, une foule patiente pour déposer une rose blanche en hommage au professeur de lettres tué vendredi matin devant le lycée Gambetta, lors d’un attentat islamiste, dont l’auteur présumé, Mohammed Mogouchkov, a été interpellé.

« Ça y est, c’est fait », lance à sa mère ce petit garçon qui était venu avec son propre bouquet de fleurs. En famille, en couple, ou entre amis, quelque 5 000 personnes, selon la préfecture, des habitants d’Arras et des environs, ont répondu présents à l’invitation de la mairie qui souhaitait un moment de recueillement.

VIDÉO. « Arras a été frappée » : émotion à Arras pour l’hommage à Dominique Bernard, le professeur assassiné

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« J’ai failli pleurer quand j’ai entendu les trois sirènes d’alerte au début de la cérémonie, raconte Émilie venue avec son fils, élève de 5e dans un collège situé à quelques mètres du lycée Gambetta. C’était un grand moment d’émotion et il était nécessaire que nous soyons présents. »

« C’est la République qui a été touchée »

Des pleurs, il y en a eu pendant et après l’hommage rendu au professeur de français poignardé à mort. On a vu des élèves de l’établissement se soutenir, des parents réconforter leurs enfants envahis par l’émotion. Comme si le traumatisme reprenait corps au gré des discours, de la minute de silence ou de la Marseillaise qui ont ponctué la réunion.

« Dominique Bernard rentre dans l’histoire à son tour. Arras est dans l’épreuve, mais Arras est debout », a lancé le maire Frédéric Leturque, en présence de la sœur et d’une des filles de l’enseignant tué. Aurore Bergé, ministre des Solidarités et de la famille avait aussi fait le déplacement, mais la représentante du gouvernement n’a pas pris la parole.


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« Je tenais à être là en tant qu’enseignante et en tant citoyenne, témoigne Mary, une professeure des écoles à la retraite depuis deux ans. Je voulais témoigner mon soutien, car c’est un symbole fort. Les profs sont le cœur de la République. C’est elle qui a été touchée. On doit rester en alerte. La mort de Samuel Paty m’avait beaucoup touchée, mais le fait que cela recommence dans ma ville est encore plus choquant pour moi. »

« Il ne faut pas qu’on lâche ni qu’on ait peur »

Alors que le troisième anniversaire de la mort de Samuel Paty sera marqué lundi dans tous les établissements scolaires par une minute de silence, le lycée Gambetta sera ouvert. Les cours n’y seront pas assurés, mais la cellule psychologique mise en place dès samedi matin accueillera les élèves qui le souhaitent. Un temps supplémentaire est ainsi accordé aux équipes pédagogiques pour préparer au mieux le retour en cours.

Ailleurs dans le pays, tous les professeurs du second degré disposeront de deux heures ce lundi matin pour se retrouver avant l’accueil des élèves. « On pense à ces profs et ces enfants qui ont vécu l’horreur vendredi, il ne faut pas qu’on lâche ni qu’on ait peur, soulignent Joseph et Teresa, anciens parents d’élèves du lycée Gambetta. La colère, ça ne sert à rien. Nous ne sommes pas surpris par le nombre de personnes présentes. À Arras, le partage des valeurs républicaines et la solidarité sont quelque chose de très important. »

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