Mohammed ben Salmane, le prince héritier d’Arabie Saoudite, a présenté son nouveau projet faramineux, une gigantesque ville futuriste à plus de 500 milliards de dollars située dans le nord-ouest du royaume.
Un projet démesuré. Le prince héritier d’Arabie saoudite a annoncé en début de semaine la création du Neom Investment Fund, un fonds d’investissement destiné à financer l’énorme projet de ville futuriste qui sera située au nord-ouest de l’Arabie Saoudite : Neom.
Située sur les rives de la mer Rouge à proximité de la Jordanie, d’Israël et de l’Égypte, Neom est l’un des projets phares du plan Vision 2030, le plan de développement du gouvernement saoudien qui vise à diversifier l’économie du royaume, ultra dépendante du pétrole, dans le tourisme, la finance et l’immobilier. Ce projet doit permettre d’attirer de nouveaux investisseurs et changer l’image de l’Arabie saoudite à l’international.
“The Line”, 2 bâtiments de 120km de long
Le coût de construction de cette ville est estimé à quelques 500 milliards de dollars. Une première phase de construction qui coutera 300 milliards de dollars doit s’achever en 2030, puis une seconde phase avec 200 millards de dollars provenant d’investissements privés locaux et internationaux. Ce méga-projet devrait être intégré en bourse de Ryad dès 2024. La mégalopole devrait s’étendre sur plus de 26 000 km², soit quasiment la taille de la Bretagne ou de la Belgique. Une taille colossale qui répond à un enjeu démographique dans un pays où la population devrait passer de 34 à 50 ou 60 millions d’habitants d’ici 2030.
L’élément phare de ce projet est nommé “The Line” (la ligne), composée de 2 bâtiments de près de 500 mètres de haut et de 170km de long et abriterait 1,5 million d’habitants à horizon 2030 et 9 millions d’ici 2045. Cette ligne de deux gratte-ciel parallèles en miroir située au milieu du désert et des montagnes abriterait des logements, des parcs, des centres sportifs, un stade mais aucune route et donc aucune voiture.
Lune artificielle, plages phosphorescentes et station de ski
Tout se trouvera à moins de 5 minutes de marche et pour les longs trajets, un train à grande vitesse sous-terrain amènera les résidents d’un bout à l’autre de la ville. The Line se veut alimentée à 100% par de l’énergie renouvelable et “sera la zone la plus vivable – et de loin – de toute la planète”, assure le prince héritier MBS. La ville sera quasi autosuffisante sur le plan alimentaire notamment grâce à l’agriculture verticale.
Le Wall Street Journal, qui a pu accéder à des documents confidentiels, indique que la mégalopole pourrait avoir une lune artificielle, des plages phosphorescentes, des taxis volants ou encore des majordomes robotisés, soit des technologies qui n’existent pas encore aujourd’hui. Neom comportera également Oxagon, une île-usine octogonale de 7 km de diamètre flottant sur la mer Rouge, et Trojena, un complexe touristique dans les montagnes qui accueillera une station de ski en plein air.
Une catastrophe environnementale et des scandales
Un projet qui interpelle plusieurs ONG et associations qui crient à la catastrophe environnementale et humaine. Le coût écologique de ce projet réalisé en plein désert dans l’un des pays qui fait partie des plus gros émetteurs de CO2 au monde divise entre révolution technologique et catastrophe environnementale.
Ce projet avait déjà fait des vagues en avril 2020, lorsqu’un citoyen saoudien avait été abattu par les forces de l’ordre car accusé de “terrorisme”. En réalité, le défunt avait expliqué dans une vidéo qu’il refusait de céder sa propriété à l’État car il ne voulait pas abandonner les terres de ses ancêtres pour faire de la place au projet de MBS. “Ils peuvent me tuer et mettre une arme à côté de mon corps pour me faire passer pour un terroriste”, expliquait-il dans cette vidéo prémonitoire.