Macron-Le Pen : quelques invectives, mais un débat sans animosité (VIDÉO INTÉGRALE)

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Moins violent que le débat de 2017, l’affrontement entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen a été tendu sur les retraites, la Russie et l’école.

L’essentiel :

• Les deux finalistes de l’élection présidentielle se sont longuement affrontés lors de l’unique débat de l’entre-deux-tours, diffusé sur TF1 et France 2, et présenté par Gilles Bouleau et Léa Salamé.

• Un Emmanuel Macron souvent offensif, accusant régulièrement sa rivale de « contrevérités », une Marine Le Pen qui distille ses piques, le débat présidentiel mercredi soir n’a pas dérogé aux figures imposées d’un tel duel télévisé : quelques attaques et bons mots qui ont fait mouche.

• Tous les deux interrogés sur l’Ukraine, le candidat Macron a accusé sa rivale de « dépendre du pouvoir russe » et « de monsieur Poutine » pour avoir « contracté un prêt auprès d’une banque russe ». « Vous parlez à votre banquier quand vous parlez de la Russie, c’est ça le problème madame Le Pen », a déclaré le président candidat, Mme Le Pen répondant être « patriote […] une femme absolument et totalement libre ». Elle a accusé son concurrent « une posture pas digne », jugeant son attaque « assez malhonnête ».

23 h 51 – La conclusion de Le Pen adressée “au peuple”

      
Marine Le Pen conclut, à son tour, le débat, en s’adressant “au peuple”. Un peuple qui, malgré les crises, aspire selon la candidate “au bon sens” : sur la mondialisation, la sécurité, le système social… Elle souhaite “défendre ce qui fait l’âme de la France : nos traditions, nos valeurs, notre langue”. “Ce projet est viable, il est en tout cas vital.”

23 h 45 – Macron, une élection “pour ou contre ce que nous sommes profondément”

      
Lors de sa carte blanche, Emmanuel Macron a conclu le premier ce débat moins heurté qu’en 2017 en remerciant d’abord Marine Le Pen. “Je vous respecte en tant que personne.” Le président de la République a ensuite évoqué les sujets du handicap, de l’égalité hommes-femmes comme celui des territoires ultra-marins en regrettant ne pas pouvoir s’y attarder. Pour le chef de l’État, cette élection “sera un référendum pour ou contre ce que nous sommes profondément”. Il a ensuite conclu en annonçant que le sujet de la protection de l’enfance serait au cœur d’un prochain quinquennat.

23 h 43 – Comment résoudre la crise démocratique ?

      Emmanuel Macron dit entendre les reproches de ne pas avoir fait de référendum, mais rappelle que “la moitié du mandat s’est faite sous des crises”. “Sur des réformes importantes, je pense que le référendum doit être une option”, affirme le président sortant, qui souhaite “rénover la vie démocratique”. Reconnaissant un échec sur le quinquennat sur la proportionnelle à l’Assemblée, il dit y être toujours favorable, comme Marine Le Pen d’ailleurs. “Des grands débats aux conventions citoyennes j’ai essayé plusieurs choses sur ce quinquennat.”

La candidate du RN souhaite “une renaissance démocratique” avec une Assemblée qui aurait plus de pouvoir, et la mise en œuvre du référendum d’initiative citoyenne, propulsé par les Gilets jaunes. “Le plus gros problème à l’issue de ce quinquennat, c’est la désunion, le sentiment de mépris, de ne pas être entendus.” Elle accuse le président sortant d’avoir “maltraité les Français avec des mots”, souvent “violents”. “Il faut recoudre la démocratie française.” Cela passera par une révision constitutionnelle.      

23 h 40 – L’immigration en lien avec la guerre en Ukraine

      Sur l’immigration, Emmanuel Macron a tenu à prévenir : “Soyons clairs et transparents avec nos compatriotes, nous aurons à accueillir beaucoup d’Ukrainiens et d’Ukrainiennes”, tout en appelant à “protéger plus efficacement nos frontières”. Sur le référendum proposé par Marine Le Pen en la matière, “la loi française et quelques référendums n’y changeront rien, il faut la coopération des pays d’origine” et d’ajouter “même avec un référendum, vous ne raccompagnerez pas les gens dans un pays qui n’est pas le vôtre”, a expliqué le chef de l’État.       

23 h 33 – “Macron est avachi, étrange, énervé…”

      
Alors que la fin de ce débat approche, au sein des états-majors, on tire déjà les premiers enseignements du duel présidentiel : “Elle reste mauvaise sur le fond même si plus à l’aise sur la forme. Le président a été un peu loin sur son emprunt russe, même si au global, il domine sans qu’elle ne s’effondre”, rapporte des proches du président de la République. Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national et député, estime de son côté : “Incroyable ! Macron est avachi, étrange, énervé… Elle est concrète et calme et fait des propositions. Rien à voir avec 2017.”      

23 h 30 – “Votre loi sur le séparatisme n’a servi à rien”, dénonce Le Pen

      “Vous êtes en train de pousser des millions de nos compatriotes, par leur religion, en dehors de l’espace public”, accuse Emmanuel Macron, rebondissant sur l’interdiction du voile que prône Marine Le Pen. Et le président sortant de défendre son bilan : dissolution d’associations, fermetures de mosquées radicales… Mais surtout sa loi sur le séparatisme. “Votre loi n’a servi à rien !” rétorque sa concurrente.      

23 h 24 – Le Pen va “créer la guerre civile dans les cités”, accuse Macron

      
Sur la laïcité, Marine Le Pen veut “lutter contre l’islamisme”, et veut fermer les mosquées “radicales”. “Nous ne sommes pas assez fermes sur ce sujet, car le gouvernement ne prend pas la mesure de la gravité de l’islamisme.” Interdire le port du voile dans l’espace public ? Oui, pour la candidate du RN, qui le décrit comme un “acte de soumission”, “pas admissible dans notre pays” et veut “libérer les femmes”. Emmanuel Macron l’accuse de “confondre tous les problèmes”, mettant au même niveau voile, terrorisme, islamisme. “Il n’y aura pas d’interdiction ni du voile, ni de la kippa dans l’espace public. Moi je suis pour la loi de 1905. La laïcité ce n’est pas combattre une religion.” Pour le président sortant, Marine Le Pen créerait, avec sa mesure, “la guerre civile dans les cités”.

23 h 19 – Macron tacle Le Pen

      Petite escarmouche entre les deux candidats entre deux sujets. “Vous êtes beaucoup plus disciplinée qu’il y a cinq ans”, tacle Emmanuel Macron à l’encontre de Marine Le Pen. “On voit qu’on vieillit”, sourit la candidate RN.      

23 h 17 – L’enjeu sécuritaire

      Sur le thème central – et l’un des derniers de ce débat – de la sécurité, Marine Le Pen a réclamé la construction de 25 000 places de prison supplémentaires ainsi que l’arrêt de l’aménagement des peines. “On ne peut plus accepter dans notre pays que pour un oui ou pour un non, on vous blesse, on vous violente”, a dénoncé la candidate du Rassemblement national en fustigeant l’insécurité et les violences faites aux personnes. De son côté, Emmanuel Macron a répété avoir “tenu ses engagements” en évoquant la création de 10 000 postes de policiers supplémentaires ainsi que l’augmentation des moyens de la justice de 30 % sur les deux dernières années. “J’ai le sens du commandement”, a insisté le chef de l’État. 
      

23 h 02 – L’augmentation des profs en question

      
Sur le salaire des enseignants, Emmanuel Macron promet qu’“il n’y aura pas de démarrage de carrière en dessous de 2 000 euros”. “Vous l’aviez déjà promis en 2017”, raille Marine Le Pen, qui, elle, souhaite augmenter les profs de 3 % par an.

23 h 00 – Réactions dans les entourages

      
Dans l’entourage des deux prétendants qui suivent le débat avec attention, les commentaires sur les prestations de leur candidat respectif vont bon train. Au QG de Marine Le Pen, on assure être confiant après l’occasion manquée de 2017 : “Elle fait exactement le débat qu’elle voulait faire. Calme, empathie, propositions concrètes face à un excité. Face au piège russe scandaleux, elle a géré avec maestria. Macron est pire que prévu.” Tandis que dans le proche entourage d’Emmanuel Macron, on se félicite tout en filant la métaphore guerrière : “Je pense que le truc s’est joué au début. Elle était censée le mettre KO sur le pouvoir d’achat qui est son thème fétiche mais, au final, c’est lui qui a démonté son projet de TVA qu’elle n’est pas parvenue à défendre. Depuis, elle subit le débat.” 

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