Oise : « après de longues années de souffrance », le procès du meurtre de Shaïna aura lieu du 5 au 9 juin

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C’est par la voie des réseaux sociaux que Yasin Hansye, le frère aîné de Shaïna, a annoncé la nouvelle. Le procès du mineur mis en examen pour l’assassinat de la jeune fille se tiendra du 5 au 9 juin devant la cour d’assises des mineurs, à Beauvais. « Une audience soumise à une publicité restreinte », un huis clos partiel, a précisé à l’AFP Me Adel Fares, l’avocat du jeune accusé.


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« Après de longues années de souffrance. Justice pour Shaïna », commente sobrement Yasin, qui se bat depuis trois ans et demi pour rétablir l’honneur de sa sœur et pour que la justice punisse son meurtrier présumé, âgé de 17 ans au moment des faits. Le corps en partie calciné de l’adolescente avait été retrouvé fin octobre 2019 dans un cabanon incendié de jardins familiaux du plateau Rouher.

Le principal suspect est son petit ami de l’époque, qui aurait poignardé et brûlé vive Shaïna après que l’adolescente lui avait annoncé être enceinte de lui. Un crime monstrueux qui avait suscité une très vive émotion à Creil, symbolisée par une marche blanche rassemblant des centaines d’habitants, puis, dans un second temps, une vive émotion à l’échelle nationale. Un féminicide avec une victime si jeune et des circonstances aussi brutales ont durablement marqué les esprits.

L’adolescente avait déjà été agressée sexuellement à l’âge de 13 ans

Mais avant ce procès tant attendu, une autre épreuve judiciaire attend la famille de Shaïna. Les 6 et 7 avril, devant la cour d’appel d’Amiens, se tiendra le procès en appel de jeunes âgés de 14 à 17 ans au moment des faits reprochés : une agression sexuelle en réunion commise sur Shaïna en 2017, alors qu’elle était âgée de seulement 13 ans. Les agresseurs — trois garçons dont son petit ami de l’époque — avaient été condamnés par le tribunal pour enfants de Senlis à des peines de prison avec sursis, mais le parquet, qui avait requis des peines de prison ferme, a fait appel de cette décision.

Dans le long martyre de Shaïna, cette agression et une autre commise un peu plus tôt lui avaient injustement valu une réputation de « fille facile » et le harcèlement de quelques jeunes. C’est sans doute en raison de cette réputation fabriquée que celui qui allait devenir le bourreau de Shaïna s’était rapproché de la jeune fille. Selon sa famille et son avocate, Me Negar Haeri, « sans ce viol collectif — requalifié en agression sexuelle —, Shaïna n’aurait jamais été victime de féminicide ». L’année 2023 sera donc celle de la justice pour Shaïna et ses proches.

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