Prix du passe Navigo et du ticket de métro : une hausse de 20 à 36% envisagée

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Journée de grève interprofessionnelle le jeudi 10 novembre, la RATP prévoit un trafic fortement perturbé sur les réseaux RER et Métro. Perturbations dans le métro, station Nation, ligne 6 Le 10/11/2022 Photo : Delphine Goldsztejn

Ces augmentations de tarifs doivent être votées au prochain conseil d’administration des transports franciliens, le 7 décembre, pour faire face à l’inflation et à la baisse des recettes d’Île-de-France Mobilités. La décision passe mal auprès de l’opposition de gauche.

L’année 2023 s’annonce salée pour la facture des usagers des transports franciliens. Valérie Pécresse, présidente de la région et d’Île-de-France Mobilités (IDFM) a transmis ce week-end aux administrateurs les documents qui doivent être votés lors de la séance du mercredi 7 décembre.

Il s’agit des tarifs applicables au 1er janvier 2023. Tout augmente et dans des proportions importantes. Le Navigo annuel, comme prévu, doit passer de 75,20 euros à 90 euros. Le prix du ticket de métro à l’unité doit faire un bond de 1,90 à 2,30 euros, soit une hausse de 21 %. Selon les documents transmis par IDFM aux administrateurs, c’est le passe Navigo semaine qui doit subir la plus forte inflation, avec une hausse de 36 % !

Dans ce même document, la présidente d’IDFM justifie ces décisions. « Les transports publics franciliens ont continué à fonctionner pendant les confinements successifs malgré des pertes financières considérables. L’État a refusé d’accorder des subventions pour combler les pertes d’IDFM en 2020 et 2021, et lui a attribué une avance remboursable de 2 milliards d’euros. Ce soutien laisse IDFM dans une situation financière très tendue depuis la fin de la crise du Covid.

Ainsi, les finances d’IDFM sont équilibrées pour 2022, mais elles ne peuvent pas assumer le choc de l’inflation due à la guerre en Ukraine et l’explosion du coût de l’énergie, notamment de l’électricité dont les transports sont les premiers consommateurs, dans un contexte de recettes voyageurs qui restent en berne, avec 85 % de fréquentation du niveau pré-Covid. Pour payer le fonctionnement des transports publics, il manque à IDFM 950 millions d’euros dès 2023, et davantage les années suivantes. »

Dans les documents fournis, il est bien précisé que ces hausses interviendront « dans le cas d’un refus de la part de l’État d’augmenter le Versement Mobilité des entreprises », ce qui est pour le moment le cas. Et selon les observateurs, il paraît peu probable que cela change dans les jours qui précèdent le vote. Même si une surprise de dernière minute est toujours possible.

« Cette hausse proposée va bien au-delà de l’inflation »

À gauche, le ton n’est bien sûr pas le même : « Pour le passe Navigo, il s’agirait de la plus forte hausse jamais connue depuis la création de la carte Orange en 1975, avec un bond annuel de plus de 150 euros ! Cette hausse proposée de près de 20 % va bien au-delà de l’inflation, déclare Céline Malaisé, présidente du groupe Gauche communiste écologiste et citoyenne. Nul ne peut prédire les effets que causerait une telle décision sur le renoncement à l’achat de titres de transport ou aux transports publics des plus pauvres et des classes moyennes, ni sur l’environnement et la dégradation de la qualité de l’air. »

La gauche annonce déjà une mobilisation « des usagers en colère et des salariés des transports le 7 décembre à 9 heures, sous les fenêtres de l’Hôtel de région à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) où la hausse du passe Navigo sera votée ». Interrogé lundi matin sur France inter, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran a réagi estimant que cette hausse « n’est pas le bon moment » pour les Français qui « font face à l’inflation ». « Ceux qui prennent les transports en commun font partie de ces classes moyennes que le gouvernement veut accompagner. [Cette hausse] ne serait pas une bonne nouvelle », a-t-il poursuivi.

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