Réforme des retraites : « On veut faire du 7 mars une journée marquante », prévient Laurent Berger

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French Democratic Confederation of Labour (CFDT) union's general secretary Laurent Berger speaks to journalists prior to a labour unions meeting (intersyndicale) on the fourth day of nationwide rallies organised since the start of the year, against a deeply unpopular pensions overhaul, in Paris, eastern France, on February 11, 2023. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)

Samedi, la quatrième journée de mobilisation a trouvé son public, plus familial et plus nombreux. Un pari réussi pour le secrétaire général de la CFDT, qui prépare déjà les futurs rendez-vous.

Invité du Grand jury RTL – Le Figaro-LCI, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger a salué une « mobilisation historique », avec une affluence qui « n’avait jamais été aussi haute depuis le début des années 1990 », au lendemain de la quatrième journée de manifestation contre la réforme des retraites.

Elle a poussé dans les rues un grand nombre de manifestants, plus nombreux notamment dans les villes moyennes. « Jamais il n’y a eu autant de monde lors de manifestation le samedi (…) Le gouvernement est face à un mouvement social inédit », assure-t-il.

Le secrétaire général regarde déjà vers le futur. Avant le départ du défilé dans la capitale, les leaders des huit principaux syndicats avaient confirmé leur appel à un cinquième acte le 16 février. Ils se sont aussi dits prêts « à durcir le mouvement » et à « mettre le pays à l’arrêt le 7 mars » si le gouvernement et le Parlement « restent sourds » aux mobilisations.

Une grande « sérénité » dans la conduite du mouvement

« On n’est pas dans la menace », s’est défendu ce dimanche le leader syndical. « Oui le 7 on veut faire une journée marquante, ce sont des mots que je revendique », reconnaît Laurent Berger qui indique que les formes de la mobilisation du 7 ne sont pas arrêtées. « Cela peut être comme en Espagne où des commerçants baissent le rideau symboliquement pendant plusieurs heures », a illustré Laurent Berger.

« Que se passera-t-il dans notre pays si on considère que ce mouvement était juste une séquence ? Il y aura un ressentiment. Si on s’obstine, le ressentiment sera énorme et personne n’y gagnera », juge le représentant syndical. Malgré les semaines qui passent, l’intersyndicale « a une grande sérénité dans la conduite du mouvement ». « On a une unité entre nous : le rejet des 64 ans. Et on est aujourd’hui sur l’idée qu’on a un double poids, celui de la mobilisation et de l’opinion », poursuit-il.

« On a aucune réponse, aucun signe »

« Aujourd’hui s’exprime dans nos rues, un mouvement social responsable qui mérite une réponse. Or aujourd’hui, on a aucune réponse, aucun signe. Le gouvernement ne peut pas considérer que le 30 mars, tout se termine », poursuit-il. Au passage, le secrétaire général de la CFDT a jugé le spectacle des débats à l’Assemblée « lamentable », contrastant avec la « dignité » des manifestations.

Les syndicats réclament que l’article 7, qui porte la mesure d’âge, puisse faire l’objet d’un débat et d’un vote. Mais rien n’est moins sûr, alors que les députés de la Nupes ont déposé des milliers d’amendements. « Je ne pense pas que l’obstruction soit une bonne solution. Je suis contre ceux qui le font pour une raison simple : les gens dans la rue sont responsables et on doit donc pouvoir débattre des articles à l’Assemblée nationale ».

Les trois premières journées d’action ont réuni entre 757 000 et 1,27 million de personnes selon les autorités (entre près de deux millions et plus de 2,5 millions selon l’intersyndicale), sans infléchir l’exécutif sur la mesure phare de la réforme, le recul de l’âge légal de départ à 64 ans.

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