Trafics de stupéfiants Haribeuh et Hashibo : le petit dealer de l’Oise était en fait bien plus que cela

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Jugé en mai dernier, Abdeladim E., 21 ans, était alors considéré comme simple revendeur d’un trafic de stupéfiants compiégnois utilisant les codes d’une grande marque de bonbons. Depuis, l’ADN a parlé et le sien a été retrouvé partout dans un appartement servant à stocker et conditionner la drogue. Il a été à nouveau condamné ce lundi.

Il s’agit du second volet d’une même affaire de trafic de stupéfiants dans le quartier du Clos-des-Roses. Ce lundi, au tribunal de Compiègne, Abdeladim E., 21 ans, était jugé pour la seconde fois en quelques mois, l’objectif étant pour les juges de déterminer son rôle exact dans la vente de diverses drogues, certaines étant commercialisées dans des sachets siglés Haribeuh, ou Hashibo, reprenant les codes de la célèbre marque de bonbons.

Arrêté le 27 avril dernier dans un appartement servant aux dealers pour conditionner et stocker leurs marchandises, le jeune homme, alors considéré comme simple revendeur s’étant réfugié là par hasard, avait été condamné le 23 mai à six mois de prison ferme. Mais l’audience de ce lundi a apporté de nouveaux éléments, principalement grâce aux résultats des prélèvements ADN effectués lors de son arrestation et dont les résultats n’ont été connus que fin juillet.

Ses empreinte sur la balance, des pochons, etc.

D’un coup, de simple dealer de rue, Abdeladim E. est passé au grade supérieur. Ses empreintes ont été trouvées partout : sur une balance de précision, sur des bonbonnes d’héroïne, des sachets de conditionnement en gros et au détail ou encore sur un pain de cannabis qui devait finir débité en doses et vendu dans les fameux pochons Haribeuh et Hashibo, censés être attrayants pour les jeunes clients. Les juges l’ont donc finalement condamné à un an de prison ferme.

Au total, l’appartement abritait 135 g d’héroïne, 10 g de cocaïne et 750 g de cannabis. « Cet ADN laisse entendre qu’il ne s’agissait pas que d’un simple vendeur de hall d’immeuble mais qu’il avait une vraie participation dans ce trafic, en étant, notamment, chargé des opérations logistiques », a ainsi affirmé ce lundi Guillaume Théobald, procureur de la République. Déjà condamné pour trafic de stupéfiants, Abdeladim E. était sorti de prison en début d’année 2022.

Une partie des saisies réalisées par la police en avril dernier.
Une partie des saisies réalisées par la police en avril dernier. DR

Le jour des faits, des policiers en patrouille dans le quartier avaient pu observer une transaction entre deux individus et avaient décidé de les appréhender. Abdeladim E., qui n’avait pas le droit de paraître à Compiègne suite à sa précédente condamnation, était parti en courant, se réfugiant dans le fameux appartement où il a été appréhendé, après que la porte ait été défoncée au bélier.

Les policiers, restés en bas, avaient eu d’autant moins de mal à le localiser que des sacs avaient rapidement commencé à voler par la fenêtre, contenant de la drogue et des sachets Haribeuh. « J’ai paniqué parce que je n’avais pas le droit d’être au Clos, justifie-t-il à l’audience. Et quand je suis rentré, il y en avait partout. S’il y a mon ADN sur tout ça, c’est que j’ai voulu tout cacher, jeter pour ne pas être accusé. J’étais piégé. »

«Vous n’avez pas devant vous un petit Pablo Escobar»

Sa tentative malheureuse de dissimuler les preuves n’a fait, au final, qu’empirer les choses. D’autant que dans sa sacoche, deux liasses de billets sont découvertes, comptabilisant 2580 euros. « Ils étaient dans l’appartement aussi », maintient-il. Ce que croit le procureur de la République, c’est surtout qu’avec une dette de stupéfiants de 7 000 euros, contractée lors des saisies survenues au moment de sa précédente interpellation, Abdeladim E. n’avait d’autre choix que de retomber dans le trafic, pour au minimum rembourser ses créanciers.

Le jeune homme, qui a quitté son domicile familial de Creil suite à un différend avec son père, erre chez les uns et chez les autres depuis, sans réels moyens de subvenir à ses besoins. « Oui, la drogue est un fléau, mais vous n’avez pas devant vous un petit Pablo Escobar ou un Tony Montana, a observé ce lundi son avocat, Me Adel Farres. Vous avez juste un jeune en rupture qui a besoin d’aide pour se reconstruire. »

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