Yvelines : l’entreprise de gaz fait des bénéfices records, les salariés en verront-ils la couleur ?

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Des employés du groupe Gaztransport et Technigaz (GTT), à Saint-Rémy-lès-Chevreuse, sont en grève ce mercredi pour protester contre la réduction de leur participation. Laquelle intervient alors que le cœur d’activité de l’entreprise, le transport de gaz naturel liquéfié, est en pleine croissance.

Ils demandent que ça ruisselle un peu. Plusieurs dizaines de salariés du groupe Gaztransport et Technigaz (GTT), dont le siège est situé à Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines), sont en grève ce mercredi pour dénoncer la réduction de leur participation, alors que l’entreprise enregistre des bénéfices records.

Et pour cause : cette société d’ingénierie est spécialisée dans les technologies de confinement pour le transport maritime du gaz naturel liquéfié (GNL). Une activité en forte croissance, les importations d’énergie par la mer s’étant substituées au gaz russe depuis le début de la guerre en Ukraine. De fait, les commandes ont explosé.

Cela aurait pu être une aubaine pour les 450 salariés. Mais là où ils bénéficiaient depuis 2000 d’une participation à hauteur de 4 %, cet avantage a été réduit à 2 %. « On nous a confisqué les potentiels fruits supplémentaires, dénonce-t-on à la CFDT. Sur le milliard et demi de chiffre d’affaires estimé sur notre activité principale pour les quatre prochaines années, une grosse part bénéficiera finalement aux actionnaires. » Le mouvement social de ce mercredi est la deuxième grève organisée par le personnel, après plusieurs débrayages.

Pour certains, un manque à gagner de plusieurs milliers d’euros

Un syndicaliste le résume bien : « les bénéfices ont été multipliés par deux, notre participation divisée par deux. » Pour la direction, l’un dans l’autre, cela reviendrait au même. D’autant qu’en contrepartie, elle a proposé des hausses de salaire et de la prime d’intéressement. Mais le résultat resterait le même : les employés ne profiteraient pas réellement de l’embellie de l’activité.


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« Certains salariés ne verraient aucune amélioration et, surtout, les plus bas salaires de l’entreprise peuvent craindre un manque à gagner de plusieurs milliers d’euros », explique-t-on à la CFDT. Parmi ces bas salaires, on compte principalement des techniciens, dont la rémunération est d’environ 25 000 euros par an. Ceux-ci représenteraient environ 20 % des équipes, le reste étant principalement composé d’ingénieurs et de cadres.

La direction de GTT n’a pu être jointe ce mardi soir mais avait indiqué au Parisien en février dernier ne pas souhaiter faire de commentaires sur ce débat en interne. L’an dernier, le groupe a enregistré un bénéfice de 128 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires d’un peu plus de 300 millions d’euros.

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