Emmanuel Macron sur TF1 : l’opposition dénonce encore une fois un discours « hors-sol », un « déni de réalité »

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Emmanuel Macron, dans un entretien au 20 heures de TF1, a fait une série d’annonces sur la réindustrialisation qui n’ont pas convaincu l’opposition.

POLITIQUE – Le décalage est toujours là. Sur TF1, Emmanuel Macron a voulu montrer lundi 15 mai que la page des retraites commençait à être tournée au terme d’une série d’annonces sur la réindustrialisation, fort du coup de pouce du milliardaire Elon Musk qui lui a fait miroiter un investissement en France.

« On avance et il y a une détermination »« le pays continue à créer », a-t-il lancé dans un entretien au 20 heures de TF1, insistant une nouvelle fois, comme il l’a fait à maintes reprises depuis une semaine, sur la « constance » de sa politique économique pour baisser le coût du travail et attirer les investisseurs, tout en accélérant la transition écologique.

Il a notamment esquissé d’autres bonnes nouvelles pour les Français. En promettant de « concentrer » sur « les classes moyennes » les deux milliards d’euros de baisses d’impôts pour les ménages prévus d’ici à 2027, même s’il n’a donné ni détail ni date précise. Mais cela n’a évidemment pas convaincu l’opposition. Comme lors de son allocution le 17 mai après la promulgation de la réforme des retraites, ils ont un dénoncé un discours déconnecté de la réalité.

« Un déni de réalité sur le macronisme »

Sur la baisse d’impôts, le patron de LR Éric Ciotti a grincé des dents : « sur 1500 milliards de prélèvements obligatoires », ce « n’est pas ambitieux mais dérisoire ».

« Au fil des entretiens, il semble qu’Emmanuel Macron fasse un déni de réalité sur le macronisme », a fustigé en retour la présidente des députés RN Marine Le Pen, dénonçant l’« appauvrissement des classes moyennes, (l’) ensauvagement de la société, (le) mépris pour la démocratie… »

Louis Aliot a lui aussi dénoncé sur BFMTV un président « en déconnexion totale avec le pays »« Il tente d’imposer des réformes même contre l’avis de son camp. Il se moque pas mal de ce qu’il se passe dans son pays » a ajouté le maire RN de Perpignan.

« Plus personne ne l’écoute »

Du côté des Insoumis, le député François Ruffin a estimé que le chef d’État est « complètement hors-sol et ne comprend pas comment vivent les gens. D’après lui, le président de la République « n’a rien à proposer sur le terrain » des salaires. « Les Français sont en attente de pouvoir d’achat. (…) Ils sont en attente de justice fiscale », a encore lancé François Ruffin sur BFMTV.

« Il méprise 9 actifs sur 10, tous les syndicats et l’Assemblée nationale », a ainsi encore estimé lundi le premier secrétaire du PS Olivier Faure.

« Plus personne ne l’écoute. Plus personne ne le croit. Il ne peut plus gouverner le pays », a pourtant assuré la présidente des députés Insoumis Mathilde Panot.

Même réaction du côté de Manuel Bompard, qui a déploré sur Twitter une interview qui sonne comme un « énième exercice d’autosatisfaction, de mépris et de mensonges »« On comprend pourquoi 65 % des Français ne l’écoutent plus », a-t-il ajouté dans son tweet.

Emmanuel Macron, qui doit entamer cette semaine un nouveau chapitre diplomatique avec plusieurs déplacements internationaux, a pourtant récusé toute forme de « mépris » à l’égard des Français. « Même quand il y a des contestations, on ne change pas, on ne fait pas tête à queue », a-t-il plaidé, « les investisseurs voient la force de ce qu’on a fait ».

Les casserolades qui accompagnent ses déplacements se sont faites progressivement moins audibles, alors que les syndicats s’apprêtent à reprendre mardi le dialogue avec l’exécutif.

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