Européennes : « plusieurs risques sécuritaires » pèsent sur le scrutin, met en garde une circulaire de l’Intérieur

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POLITIQUE , CONSEIL DES MINISTRES DU MERCREDI 15 MAI 2024 AU PALAIS DE L'ELYSEE / GERALD DARMANIN Ministre de l'Intérieur et des Outre-mer / PHOTO LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS

Les menaces sont multiples cette année, alors les forces de l’ordre sont déjà sous « tension » à l’approche des JO, souligne Gérald Darmanin dans un document adressé aux préfets. Pour autant, les dispositifs de sécurité aux abords des bureaux de vote s’appuieront sur les « moyens habituels ».

Menace terroriste, tensions internationales, risques de manipulation de l’information… Les élections européennes, dont le coup d’envoi sera donné jeudi avec l’ouverture du vote aux Pays-Bas, font face cette année à « plusieurs risques sécuritaires », met en garde le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dans une circulaire adressée aux préfets. Dans ce document, consulté par le Parisien, il liste plusieurs risques à endiguer pour « garantir le bon déroulement du scrutin », qui se tiendra dimanche en France métropolitaine et dès samedi en Guadeloupe, Guyane, Martinique, Polynésie française, Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon.

« La menace terroriste reste à un niveau très élevé », rappelle en préambule la circulaire, soulignant que le dispositif Vigipirate est toujours à son niveau maximal, « Urgence attentat », depuis le 24 mars dernier. Sans citer le conflit en Ukraine et la guerre entre Israël et le Hamas, le ministre de l’Intérieur rappelle toutefois globalement que « le contexte international est tendu et pourrait donner lieu à des actions de déstabilisation ciblées, notamment sur le plan cyber ou en matière de manipulation de l’information sur les réseaux sociaux ».

À cela s’ajoute la préparation en parallèle des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, qui s’ouvriront le 26 juillet, et dont « l’approche (…) fait peser une tension sur la disponibilité des forces dans certains départements, notamment ceux concernés par le passage de la flamme olympique ».

Des forces mobiles mobilisables « en cas d’extrême nécessité »

Face à l’ensemble de ces difficultés, les préfets et préfets de police sont appelés à la vigilance pour garantir « la sécurité d’ensemble du processus électoral ». Dans cette circulaire, Gérald Darmanin note notamment que les dispositions pour sécuriser les meetings, QG de campagne et permanences de partis sont maintenues.

Quant aux bureaux de vote, « une présence visible et régulière » des forces de l’ordre sera prévue aux abords des sites, pour « assurer la surveillance à proximité », le document rappelant que « les attroupements et les sollicitations d’électeurs devant les bureaux de vote doivent être évités ».

Aucun renfort sécuritaire n’est pour autant prévu : les dispositifs de la police et de la gendarmerie s’appuieront sur « les moyens habituels de la sécurité publique », avec toutefois la mobilisation possible d’unités de forces mobiles « dans les localités où l’évaluation de la menace le justifierait ». Mais uniquement « en cas d’extrême nécessité », « afin de préserver le potentiel » de ces unités qui se trouvent déjà « dans une période de fortes sollicitations opérationnelles ».


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Par ailleurs, le service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères (Viginum) est mobilisé. Sans citer d’acteurs en particulier, à l’heure où les soupçons d’ingérence et de manipulation en ligne à l’approche des JO pèsent sur Moscou particulièrement, le document se contente de relever une « menace de manipulation de l’information (qui) vise à porter atteinte au fonctionnement, à l’organisation ou à la participation citoyenne aux élections », par exemple en « instrumentalis(ant) des thèmes de campagne ou d’actualité ».

Gérald Darmanin appelle au passage les préfets à apporter une « vigilance particulière » aux « applications informatiques utilisées pour l’organisation des échéances électorales ». Une nouvelle application de centralisation des résultats sera déployée pour la première fois lors de ces élections, « SIE2 ». Ce nouveau système « permet la remontée dématérialisée des résultats et leur publication sur Internet », selon un rapport gouvernemental de 2021.

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