Fusillades à Marseille : qu’est-ce que la « CRS 8 », cette unité déployée en renfort par Gérald Darmanin ?

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Compiègne, mardi soir. Suite à l'agression d'un policier au Clos-des-Roses, des renforts ont été mobilisés. Deux sections de CRS spécialisés dans les violences urbaines ont quadrillé le quartier.

Le ministre de l’Intérieur a annoncé ce lundi l’envoi d’effectifs supplémentaires, afin de renforcer l’action des forces de l’ordre.

L’enquête se poursuit à Marseille (Bouches-du-Rhône), au lendemain de la mort de trois personnes, dont un adolescent de 16 ans dans une série de fusillades. Quatre personnes ont d’ores et déjà été interpellées.

Conséquence de cette nouvelle série de violences, Gérald Darmanin a annoncé ce lundi le déploiement de forces de l’ordre supplémentaires au sein de la cité phocéenne. « Sur mon instruction, la CRS 8 sera déployée à Marseille dans les prochaines heures afin de renforcer encore l’action résolue de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône », a indiqué le ministre de l’Intérieur via ses réseaux sociaux, après avoir félicité « les policiers pour les premières interpellations »

Une unité déjà déployée à Marseille fin février

La « CRS 8 » est une compagnie spécialisée dans les violences urbaines, opérationnelle depuis l’été 2021. Initialement basée à Bièvres, dans l’Essonne (comme les membres du Raid), elle est composée de 200 hommes et femmes qui peuvent être amenés à se déplacer ponctuellement sur un territoire. Fin février, certains d’entre eux avaient déjà investi le quartier de La Paternelle à Marseille, après un énième « épisode de violences liées aux trafics », indiquait la Préfète de police du département.

Ces membres des forces de l’ordre sont donc spécialisés dans les violences urbaines. En décembre 2021, « Le Parisien » avait pu suivre une intervention menée dans le quartier du Clos-des-Roses à Compiègne (Oise) par deux sections de cette unité, soit 40 hommes. « Vous savez, nous ne sommes pas n’importe quels CRS », avait alors indiqué l’un des policiers. Il évoquait ensuite sa formation, expliquant avoir appris à se tenir aux endroits stratégiques d’un milieu urbain : ni trop loin, pour être prêts à intervenir rapidement, ni trop près, pour échapper à d’éventuels jets de projectiles. « On a les yeux partout, cela peut venir de n’importe où et partir vite », glissait un autre.


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Des membres de la compagnie républicaine de sécurité 8 sont par ailleurs mobilisés depuis ce samedi 1er avril à Rennes, dans le quartier de Maurepas, rapportent nos confrères de France Bleu Armorique. Plus tôt dans la semaine, deux hommes sont morts tués par balle. Comme à Marseille, la piste du règlement de compte sur fond de trafic de stupéfiants est privilégiée. Au cours des manifestations contre la réforme des retraites, dont certaines ont été émaillées de violences, d’autres villes avaient pu voir intervenir ces policiers spécialisés.

11 officiers de police judiciaire en plus d’ici septembre

Dans le même temps, Gérald Darmanin a également annoncé l’arrivée « d’ici septembre », de 11 officiers de police judiciaire. Ils doivent « renforcer la BRI et créer un groupe supplémentaire à la brigade criminelle », indique le ministre de l’Intérieur.

« Ces deux dernières années, 300 policiers supplémentaires ainsi que 3 unités de CRS (240 policiers) à demeure ont été déployés à Marseille », a complété Gérald Darmanin, précisant que « 509 individus » avaient été interpellés pour trafic de drogue dans les Bouches-du-Rhône depuis le début de l’année. Un chiffre qui inquiète par ailleurs la procureure de la Républiques de Marseille. À l’occasion d’une conférence de presse organisée ce lundi après-midi, Dominique Laurens a fait état d’une « dynamique particulièrement inquiétante ». En 2023, « 32 procédures ont été ouvertes (…). 14 personnes sont décédées et 43 victimes ont été blessées », a-t-elle alerté, s’alarmant aussi d’un « rajeunissement de l’âge des victimes ».

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