“S’il faut endosser l’impopularité du pays, je l’endosserai”. C’est ce que déclarait Emmanuel Macron mercredi dernier, lors d’une interview télévisée qui marquait sa première intervention publique sur la réforme des retraites depuis janvier. Le président de la République ne croyait pas si bien dire.
Déterminé à mener ce projet de loi à son terme, malgré un rejet fort de l’opinion publique et d’importantes mobilisations sociales, le chef de l’État est très peu populaire auprès des Français.
Selon un sondage BVA réalisé pour RTL entre les 24 et 25 mars, seuls 28% des interrogés disent avoir une bonne opinion de lui. Soit une chute de 6 points en un mois. Surtout, Emmanuel Macron se rapproche du niveau le plus bas qu’il avait atteint (26%) en pleine crise des gilets jaunes en novembre 2018.
Des partisans de la réforme ont changé d’avis
La cote de popularité d’Élisabeth Borne atteint elle aussi 28%, soit le taux le plus bas depuis sa nomination à Matignon, mais la baisse, de deux points par rapport au mois dernier, est beaucoup moins marquée que pour le chef de l’État. Ce dernier est perçu comme le principal responsable de la situation, tandis que la Première ministre est jugée “à la botte d’Emmanuel Macron” par l’opinion.
Ce sondage confirme également des tendances observées depuis le début de cette séquence réforme des retraites. D’abord, la majorité des Français sont contre ce projet de loi. 70% souhaitent qu’il ne soit, ni promulgué, ni appliqué. Ensuite, le mouvement social a toujours l’assentiment de l’opinion. 64% des interrogés soutiennent la mobilisation.
Enfin, l’exécutif ne réussit toujours pas à convaincre. C’est même l’inverse. Il perd des sympathisants. Selon le sondage BVA, 34% des sondés qui souhaitaient que la réforme soit appliquée sont désormais contre sa mise en œuvre. Autant de façons de mesurer le poids des mots tenus par Emmanuel Macron mercredi dernier.