Réforme des retraites : les débats s’enlisent au Sénat sur fond de grèves persistantes

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Sénat, Paris VIe, France, le 6 mars 2023. Débat Réforme des Retraite photo : LP / Olivier Corsan

Avec encore plus de 1 000 amendements à examiner, la chambre haute devra mettre les bouchées doubles pour pouvoir voter la réforme d’ici dimanche à minuit.

Une progression laborieuse. Le Sénat a avancé péniblement jeudi dans l’examen de la réforme des retraites, après l’adoption la veille du report à 64 ans de l’âge de départ, sur fond de grèves persistantes. Suspensions de séance, multiplication des rappels au règlement, accusations croisées d’« obstruction »… Les débats se sont enlisés au moment où les sénateurs devaient aborder l’examen de l’article 9 consacré à la pénibilité.

À l’origine de ce surplace, une demande de la présidente de la Commission des Affaires sociales, la LR Catherine Deroche, afin de donner la priorité à l’un de ses amendements, mesure qui faisait tomber automatiquement une soixantaine d’autres de la gauche.


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Accusant la droite de vouloir accélérer aux dépens du débat, la gauche a enchaîné les rappels au règlement, déplorant qu’elle ne puisse pas s’exprimer sur cet « article majeur » de la réforme, aux yeux du communiste Pierre Laurent. « Vous n’avez pas gagné une seule minute avec cette affaire », a ironisé le PS Jérôme Durain. « C’est l’arroseur arrosé », a renchéri son collègue Patrick Kanner.

« L’obstruction, la maladie du parlementarisme »

Dénonçant une « volonté manifeste d’obstruction », le ministre du Travail Olivier Dussopt a eu recours à l’article 44.2 de la Constitution pour supprimer la kyrielle de sous-amendements déposés immédiatement par la gauche. « L’obstruction, c’est la maladie du parlementarisme », a déploré le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, en réponse à la communiste Éliane Assassi qui avait vu dans le recours au 44.2 « un signe de faiblesse politique et de fébrilité » de la droite et du gouvernement.

Avec encore plus de 1 000 amendements à examiner, la chambre haute devra mettre les bouchées doubles pour pouvoir voter la réforme d’ici dimanche à minuit. Bruno Retailleau a d’ailleurs reconnu qu’il « n’était pas capable » de dire si le Sénat pourrait aller jusqu’au bout du texte.

Des questions autour d’une majorité à l’Assemblée

À l’issue de la commission mixte paritaire (CMP) prévue mercredi prochain, Élisabeth Borne compte sur un vote des Républicains à l’Assemblée pour approuver la réforme sans avoir à utiliser le 49.3 (adoption d’un texte sans vote). Mais l’évocation de cette hypothèse se faisait de plus en plus insistante jeudi. « Ça peut mettre le feu aux poudres », a de son côté jugé Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT.


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Il a fustigé « l’indifférence » et le « mépris » du pouvoir, Emmanuel Macron ayant opposé une fin de non-recevoir à l’intersyndicale qui avait demandé mardi à être reçue « en urgence » à l’Élysée. Les huit principaux syndicats et cinq organisations de jeunesse ont adressé par écrit cette demande au chef de l’État, jugeant au passage que le silence de l’exécutif face au mouvement social posait un « grave problème démocratique ». L’intersyndicale a appelé à deux nouvelles journées de mobilisation : la première dès samedi, la suivante mercredi 15 mars, jour de la commission mixte paritaire.

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