« Une provocation » : malgré une décision de justice, Paris maintient la route piétonne dans le bois de Boulogne

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Paris (XVIe), ce dimanche 2 janvier 2022. Les piétons se sont emparés de la route de Sèvres à Neuilly qui a été définitivement fermée à la circulation motorisée le 21 décembre dernier.

Le 27 avril, le tribunal administratif de Paris a ordonné la réouverture à la circulation motorisée de la route de Sèvres-à-Neuilly. Pour contourner cette décision, la capitale a pris un nouvel arrêté. La ville de Boulogne va contre-attaquer.

Cet anneau cyclable le long de l’hippodrome de Longchamp au cœur du bois de Boulogne risque de faire couler encore beaucoup d’encre. Bien que le tribunal administratif ait annulé le 27 avril dernier les trois arrêtés de la ville de Paris fermant la route de Sèvres-à-Neuilly à la circulation motorisée, rouvrant par conséquent l’anneau cyclable aux voitures, l’accès est resté fermé.

La réaction de la ville de Paris qui n’avait pas fait mystère de sa volonté de maintenir cet axe piéton entre le boulevard Anatole-France, côté Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), jusqu’à l’avenue de l’hippodrome à Paris (XVIe), ne s’est pas fait attendre. La municipalité vient de prendre un nouvel arrêté, afin de contourner cette décision de justice.

La juridiction administrative parisienne avait soulevé une erreur de droit dans un des arrêtés publiés en 2021 faisant référence à « une voie de l’agglomération » pour qualifier cet axe. Or, la route de Sèvres-à-Neuilly n’est pas bordée de groupement d’immeubles. Elle ne peut donc être considérée comme telle. Le nouvel arrêté, publié le 9 mai, est donc différent et met en avant notamment la tranquillité publique, la qualité de l’air, la protection des espèces animales et végétales ainsi que la vocation du bois de Boulogne à la promenade publique.

« Une décision unilatérale prise sans concertation »

Pour la ville de Boulogne-Billancourt qui avait saisi le tribunal administratif en 2021 contre cette piétonnisation, la victoire a donc été de courte durée. Mais la municipalité des Hauts-de-Seine va à son tour contre-attaquer. Elle va mettre l’accent cette fois sur la proximité de l’hôpital Ambroise Paré dont l’accès s’est ainsi vu restreindre. « Nous allons regarder avec notre avocat l’argument de la mise en danger de la vie d’autrui. Cette décision unilatérale prise sans concertation est disproportionnée par rapport à la santé publique, estime Pierre-Christophe Baguet, maire (LR) de Boulogne-Billancourt. Avec la fermeture des urgences de Neuilly et de Suresnes, l’activité dans le service d’Ambroise Paré a augmenté de 17 %, ce sont des éléments nouveaux. »

Pour autant, le nouvel arrêté de la ville de Paris stipule bien que les véhicules de secours peuvent emprunter cette route. « Dans les faits, ils ne sont jamais passés par là », tacle l’édile boulonnais. Des riverains du quartier Parchamp, en bordure du bois, qui avaient également saisi le tribunal voient la publication de ce nouvel arrêté comme une « provocation ». Eux, ont perdu de « leur tranquillité ». « Depuis près de deux ans, les conséquences de la fermeture de ce tronçon impliquent une saturation quotidienne de la zone », réagit aussi le conseil syndical d’une résidence boulonnaise.

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