Courbevoie : son colocataire se moque de lui, il lui taillade le visage au cutter

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Tribunal judiciaire de Nanterre. Illustration.

Cible de moqueries liées à des petits problèmes gastriques, Ibrahim T. avait sauvagement agressé celui qui partageait sa chambre au foyer Coallia de Courbevoie. Un épisode de violence pour lequel il a été condamné à deux ans de prison ferme.

Quand ses intestins ont commencé à le torturer, Ibrahim T. n’imaginait pas que ses petits tracas gastriques le conduiraient tout droit derrière les barreaux de la maison d’arrêt de Nanterre. Ce jeudi pourtant, ce résident d’un foyer de Courbevoie a bel et bien écopé de deux ans de prison ferme pour des violences exercées en janvier 2022 sur un de ses colocataires. Un indélicat qui s’était moqué, avec insistance, de ses soucis digestifs.

Les railleries de son désormais ex-copain de chambrée, Ibrahim, 55 ans, dit les avoir reçues en plein cœur. Ce matin du 9 janvier 2022, l’homme, d’origine malienne, sort d’une nuit courte. Trop courte. Une nuit sans sommeil pendant laquelle il a ressassé les vannes grasses de Mamadou, avec qui il partage une chambre du foyer de travailleurs Coallia situé rue des Fauvelles, à Courbevoie.

« J’avais très mal, mon ventre faisait du bruit et lui me reprochait des renvois et des flatulences, rembobine l’intéressé par le truchement d’une interprète. J’avais honte, terriblement honte. Il avait passé la soirée à rire avec les deux autres qui étaient dans la chambre avec nous. Le lendemain matin, je lui ai donc demandé des explications. » Une discussion pas vraiment constructive puisque les coups succéderont vite aux mots.

Amour-propre piétiné, honneur souillé

Le premier de ses coups sera porté par Ibrahim. « Au niveau de la poitrine » précise-t-il avant d’expliquer avoir reçu, en retour, un coup de poing en plein visage. « Je me suis mis à saigner du nez, glisse-t-il. Et c’est là que je me suis énervé. » Il s’empare alors d’une lame de cutter et taillade le visage de son colocataire avant de prendre la fuite. Une agression dont la victime sortira avec une plaie béante allant de tempe à la joue gauche. « Il y a là une volonté de provoquer une effusion de sang, observe la substitut du procureur. Le résultat aurait pu être beaucoup, beaucoup plus grave. »

Ibrahim T., lui, conteste toute intention homicide. Il insiste : cet épisode de violence n’est que la conséquence d’une trop grande promiscuité. Et s’il a surréagi, c’est que son amour-propre a été piétiné. Il reconnaît avoir visé le visage avec la volonté de faire mal bien décider à laver son honneur qu’il estimait souillé par les moqueries de sa victime. « Mais à la vue du sang, j’ai tout de suite regretté ce que je venais de faire et je suis parti. Je suis vraiment désolé. » Des remords qui n’ont pas attendri les magistrats de la 18e chambre du tribunal correctionnel de Nanterre qui sont finalement allés au-delà des 18 mois requis par le ministère public.

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