Bordeaux : Philippe Poutou assure employer sa femme comme collaboratrice « en toute transparence »

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PRESIDENTIELLE 2022 / RENCONTRE DES LIBERTES LOCALES , AUDITION DES CANDIDATS DEVANT LES ASSOCIATIONS DE TERRITOIRES UNIS AU BEFFROI DE MONTROUGE / PHILIPPE POUTOU

Le candidat du NPA à la dernière présidentielle affirme avoir fait valider cette embauche aux services juridiques des collectivités. Un choix fait « en toute transparence », assume-t-il.

C’est une information qui n’est pas sans rappeler l’énorme attaque du candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) contre François Fillon, alors mis en examen pour détournement de fonds publics, lors du débat à la présidentielle en 2017. Philippe Poutou, trois fois candidat à la présidence de la République, est désormais conseiller municipal de Bordeaux où il est élu dans l’opposition.

Depuis plusieurs semaines, il est au cœur de discussions dans la cité du vin. En effet, comme le rapporte France 3, l’ancien ouvrier de chez Ford a recruté, depuis novembre dernier, sa femme comme collaboratrice. Une information confirmée par la mairie de Bordeaux. Mais l’élu de la liste Bordeaux en Luttes, qui rassemblait des membres du NPA, de LFI, des Gilets jaunes et des citoyens, se défend de toute illégalité et avance un choix motivé par des « raisons pratiques ».

« On a droit à deux mi-temps de collaborateurs de groupe. Et depuis quatre mois, on a renouvelé un des deux contrats, celui de ma compagne, assume Philippe Poutou à nos confrères. Ce n’est pas si simple que ça d’avoir des gens qui ont le temps d’aider et qui correspondent aux critères. On n’a pas d’équipe de 20 personnes autour de nous, nous faisons avec les moyens que nous avons ».

Une embauche tout à fait légale

Toujours selon lui, cette opération s’est faite en toute « transparence » et dans la légalité. Elle ne serait que transitoire et ne devrait durer que quelques mois. Il assure avoir eu l’accord « des services juridiques des collectivités ». Pour ce travail, sa compagne, enseignante à mi-temps dans l’élémentaire, percevrait environ 1 000 euros net par mois pour ce mi-temps. Ce travail de collaboratrice comprend « la lecture, l’analyse et la réflexion sur les délibérations et les votes, poursuit l’anticapitaliste. C’est un travail austère et ingrat ».

Si les élus de la ville de Bordeaux ne commentent pas ouvertement cette décision, le député Renaissance de Gironde, Thomas Cazenave, demande à ce que « les interdictions d’emplois des membres de sa famille pour les parlementaires ou les exécutifs nationaux et locaux (…) s’appliquent aux groupes d’élus ». Très souvent et ouvertement critique contre l’emploi par des élus de leurs proches, celui qui travaille désormais dans le cinéma reconnaît que « cela peut rappeler des tas d’histoires, de situations qui ont fait du bruit dans la politique, mais pour nous, ça n’a rien d’immoral ».

Pour rappel, François Fillon, ancien Premier ministre, a été condamné en mai dernier à un an de prison ferme, 375 000 euros d’amende et dix ans d’inéligibilité dans l’affaire de soupçons d’emplois fictifs de son épouse, Pénélope, qui a, elle, écopé de deux ans avec sursis. Mais les avocats de l’ancien candidat à la présidentielle ont annoncé que leur client se pourvoyait en cassation.

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