Dans un an, la présidentielle américaine: Robert Kennedy Jr, un candidat dangereux pour Donald Trump ou pour Joe Biden?

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Dans un an, c’est l’élection présidentielle aux États-Unis. Sauf coup de théâtre, elle devrait voir s’affronter l’actuel président Joe Biden pour le camp démocrate, et l’ancien président Donald Trump pour le camp républicain. Impossible de dire aujourd’hui qui a le plus de chances de l’emporter. D’autant qu’un grain de sable vient compliquer plus encore la machine des pronostics : il s’appelle Robert Kennedy Junior, il a 69 ans. Il est le fils de l’ancien ministre de la Justice Robert Kennedy et le neveu de l’ancien président John Fitzgerald Kennedy. 

    Philadelphie, Pennsylvanie, le 9 octobre 2023:  Robert F. Kennedy entre en scène pour annoncer sa candidature à l'élection présidentielle de 2024 comme candidat indépendant.
    Philadelphie, Pennsylvanie, le 9 octobre 2023: Robert F. Kennedy entre en scène pour annoncer sa candidature à l’élection présidentielle de 2024 comme candidat indépendant. REUTERS – MARK MAKELA

    Par :Christophe PagetSuivre

    Vingt-deux pour cent, c’est le score, loin d’être négligeable, que ferait Robert Kennedy Junior face à Joe Biden (39%) et Donald Trump (36%) dans l’hypothèse d’une course à trois pour la Maison Blanche, selon un sondage de l’université Quinnipiac publié la semaine dernière. Car le 9 octobre dernier, le candidat a annoncé qu’il abandonnait la primaire démocrate pour se présenter directement à la présidentielle comme indépendant. De fait, à la primaire démocrate, ses chances étaient quasi nulles, l’appareil du parti s’étant rangé derrière Joe Biden.

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    La question est maintenant de savoir qui sa candidature va gêner le plus de Joe Biden ou Donald Trump, dans une élection où le résultat s’annonce très serré – chaque voix risque de compter. Car si son ancien métier – avocat spécialisé dans les questions environnementales – le place plutôt dans la tradition démocrate de la famille Kennedy, le neveu de JFK est surtout connu pour être anti-vaccin, et grand propagateur de théories complotistes totalement fantaisistes : le wifi provoque le cancer, les produits chimiques dans l’eau créent des enfants transgenres, le Covid vise les Caucasiens et les Noirs mais pas les Juifs ashkénazes et les Chinois. Autant de déclarations sévèrement condamnées par le reste de sa famille, dont plusieurs membres ont également qualifié de « dangereuse » sa décision de ne plus se présenter comme démocrate mais comme indépendant.

    Critiques républicaines

    Ce qui est sûr, c’est que, selon le site Politico, l’argent qui alimente aujourd’hui la campagne de Robert Kennedy Jr vient plus d’anciens donateurs de Donald Trump que de Joe Biden, ou de donateurs qui n’ont pas soutenu de candidat lors des deux derniers scrutins présidentiels. Sentant venir le danger, les républicains ont, dès l’annonce de sa candidature, dénoncé un « démocrate déguisé en indépendant » et « le type même du libéral élitiste ». Et ils insistent, depuis, sur ses prises de position politiques lorsqu’elles penchent plutôt vers la gauche : « C’est juste un libéral qui est anti-vaccin », affirme Donald Trump Jr.

    Toujours selon le sondage de l’université Quinnipiac, c’est davantage la candidature de l’universitaire Cornel West comme indépendant qui pourrait porter préjudice à Joe Biden. Si la candidature du philosophe afro-américain est ajoutée au scrutin, en plus de celle de Robert Kennedy Jr, l’avance du président démocrate sur Donald Trump passerait de 3% à 1%, avec un Cornel West à 6%.

    Les candidats indépendants sont souvent regardés avec appréhension par les deux grands partis : ils peuvent renverser la situation dans les « swing states », les États qui peuvent, à quelques voix près, basculer côté démocrate ou républicain, en ravissant au perdant les quelques voix qui lui auraient assuré la victoire. Certains affirment ainsi qu’en 2000, la candidature de l’indépendant Ralph Nader aurait coûté la présidence à Al Gore, face à George Bush ; même chose en 2016 avec l’indépendante Jill Stein qui aurait permis à Donald Trump de l’emporter sur Hillary Clinton.

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