Entretien, sécurité, restauration… ces métiers qui recrutent à tour de bras en Essonne

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Vigiles ILLUSTRATION

Dans sa dernière enquête sur les besoins de main-d’œuvre, France Travail recense plus de 38 000 postes à saisir en Essonne, où le taux de chômage atteint 6,4 %. Certains secteurs, comme la sécurité, font face à une pénurie de candidats.

En Essonne, les signaux sur le marché de l’emploi sont au vert. « En termes de volume, les intentions d’embauches sont en baisse par rapport à l’an passé, mais on reste sur un très haut niveau, souligne Emmanuel Blanc, directeur territorial de France Travail (ex-Pôle emploi). Les entreprises projettent de recruter 38 660 postes en Essonne, et près de neuf recrutements sur dix sont durables. »

Le taux de chômage en Essonne est de 6,4 %, contre 7,2 % en Île-de-France, « et le taux d’emploi n’a jamais été aussi élevé, à 75 % ». Du coup, les entreprises peinent à recruter : « Un recrutement sur deux est jugé difficile par les employeurs, note Emmanuel Blanc. Pour France Travail, ce sont des bonnes nouvelles, car ce sont autant d’opportunités d’emplois pour ceux qui sont éloignés du marché du travail. »

Job dating rugby à Marcoussis

L’agence organise d’ailleurs une importante session de recrutement ce lundi 3 juin à partir de 10 heures au stade de Marcoussis. Il s’agira d’un job dating autour du rugby. Le matin, candidat et recruteurs s’affronteront dans des épreuves sportives sans savoir qui est qui, avant de déjeuner et de passer un entretien. Plus de 200 candidats sont attendus et 27 entreprises, dont Burger King, Décathlon, le CNRS, la Poste, Transdev, Amazon, l’Université Paris-Saclay…

Parmi les secteurs qui, en Essonne, ont le plus besoin de main-d’œuvre, on retrouve « les transports et la logistique, la santé, le social, l’hôtellerie-restauration, puis l’industrie, le commerce, le BTP, les services », énumère le directeur territorial de France Travail.

Mais un secteur en particulier a de gros besoins et rencontre actuellement les pires difficultés à embaucher, celui de la sécurité. « On galère ! s’exclame Martial Torqueau, gérant d’AGS sécurité. Là, on a fait notre plus gros week-end et il nous manquait huit agents. On fait chauffer le téléphone, mais c’est dur. Beaucoup de candidats ne se présentent même pas à l’entretien, sans prévenir. C’est une grosse perte de temps. »

Effet Jeux olympiques

Une situation dont l’origine remonte au Covid : « Depuis, la demande a augmenté, mais les gens ne veulent plus faire de week-end, travailler de nuit, faire du statique debout… souffle le gérant. On galère pour trouver des candidats sur de l’événementiel, des magasins. On a même pris quelqu’un pour faire du sourcing sur LinkedIn, faire le tri, recevoir plus vite… Je travaille dans le secteur depuis 1996, et c’est la première année où je dors mal par peur de ne pas pouvoir couvrir un évènement. »

En plus de ces difficultés habituelles viennent s’ajouter cette année les Jeux olympiques. « Les besoins sont estimés à 25 000 agents de sécurité, essentiellement en Île-de-France », analyse Emmanuel Blanc.


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Pour tenter d’y faire face, « nous travaillons sur le repérage d’un public susceptible de s’y orienter, on forme, on les met en relation avec les entreprises, argue-t-on chez France Travail. Ce sont des CDI à 80 % et les salaires sont en hausse, avec des perspectives d’évolution dans l’encadrement, des passerelles avec la sécurité aéroportuaire avec Orly. C’est un secteur plus attractif qu’on ne le pense. »

1 600 à 2000 euros de salaire pour un agent de sécurité

« C’est un métier simple, pas besoin de diplôme, note Rachid Saddouki, directeur de Sécu Protection. Il ne faut pas être fiché, ne pas avoir de casier et passer par un centre de formation agréé pour avoir sa carte professionnelle. C’est obligatoire. La formation de base est d’un mois maximum. Plus si vous voulez être maître chien, et c’est beaucoup plus long pour être garde du corps. »


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Le directeur souligne également des salaires débutants qui « vont de 1 600 à 2 000 euros nets, avec des avantages comme des paniers repas, des frais de transport, des primes… Et le métier est varié : surveillance de résidences, de chantiers, de plateaux télé, de magasins, d’entrepôts, c’est hyper large ».

Les qualités requises : « Aimer le travail en équipe, être ponctuel, savoir s’exprimer. Il faut avoir toutes les qualités d’un policier, mais sans les contraintes liées au fait de faire respecter la loi. » Mais selon Rachid Saddouki, s’il est difficile de recruter, c’est aussi parce que la carte professionnelle peut-être retirée à la moindre faute. « C’est arrivé à un salarié qui ne payait pas sa pension. Du coup, ça peut écarter des gens qui pourraient être bien. »

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