« Je n’aurai plus la même vie » : le témoignage choc d’Hedi, frappé par des policiers à Marseille

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Touché à la tête par un tir de LBD, puis frappé par des policiers de la Bac, Hedi a subi plusieurs opérations et un morceau de crâne a dû lui être retiré. Il a témoigné mercredi auprès de nos confrères de Konbini.

Il a été touché par un tir de LBD puis roué de coups par des policiers à Marseille, dans la nuit du 1er au 2 juillet pendant les émeutes, auxquelles il ne participait pas, affirme-t-il. Âgé de 21 ans, Hedi a été hospitalisé pendant plusieurs semaines en réanimation. Le jeune homme a subi de nombreuses opérations et un morceau de son crâne a dû lui être retiré. Défiguré, il a raconté son calvaire mercredi dans une vidéo publiée par Konbini.

Le jeune homme raconte avoir reçu « un impact » dans la tête en se retournant vers les policiers qu’il venait de croiser dans la rue, dans la nuit du 1er au 2 juillet, alors que Marseille était en proie aux émeutes qui ont suivi la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre. « Quand j’ai voulu me relever, on m’a attrapé », poursuit-il, affirmant avoir été « traîné dans un coin ». Immobilisé au sol, le jeune homme est ensuite roué de coups par des policiers. « À aucun moment on ne m’a demandé mes papiers, ni ce que je faisais là », assure-t-il.

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Parvenant à se relever alors que les policiers cessent de lui porter des coups, il trouve refuge dans une épicerie de nuit. « J’ai voulu me toucher la tête mais je n’ai pas senti mon crâne, j’ai senti quelque chose qui prenait toute ma tête, quelque chose de rond », témoigne-t-il. Son corps lâche. Il est transporté à l’hôpital, où il est « resté dans le coma jusqu’au lendemain 17-18 h ».

65 agrafes sur le crâne

Le jeune homme passe une semaine en réanimation, puis deux semaines dans un service de neurochirurgie. Il subit plusieurs opérations. « 65 agrafes » sont posées sur son crâne, dont un morceau a dû être retiré. « Je me suis regardé une fois à l’hôpital par curiosité mais c’était trop », affirme-t-il. « Quand tu vois que ton crâne il est plus comme avant, c’est super dur à supporter », ajoute Hedi, qui dit avoir perdu « presque dix kilos », et s’exprime et se déplace désormais lentement.

« J’ai une partie de moi qui n’y croit pas toujours pas », confie le jeune homme, qui explique n’avoir reçu aucun message d’excuse. « Je sais que je n’aurai plus la même vie qu’avant, mais ma vie d’avant elle était bien, par rapport à celle-ci », indique-t-il.


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Soupçonnés de cette agression, quatre policiers ont été mis en examen et l’un d’eux placé en détention provisoire, suscitant la colère des syndicats. Le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, a déclenché une polémique en estimant, dans un entretien au Parisien que le placement en détention provisoire du policier incarcéré n’était pas nécessaire.

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