JO 2024 : non, la Ville de Paris n’a pas demandé aux habitants de lui prêter leur logement

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Ce mercredi, le compte Twitter Cerfia a annoncé que la mairie de Paris avait contacté ses habitants pour leur proposer de mettre à disposition leur logement pour les Jeux olympiques. La publication a été démentie par la Ville, puis supprimée par Cerfia. Il s’agit en fait d’une initiative ciblée menée par un bailleur social de résidences étudiantes.

Plus d’un million de vues et des centaines de commentaires en moins de deux heures pour une information erronée, obligeant la mairie de Paris à démentir. Ce mercredi après-midi, vers 16h30, le compte d’actualités Cerfia, suivi par plus de 500 000 abonnés, a partagé sur Twitter une capture d’écran d’un texte intitulé « Sondage Express – JO Paris 2024 ». L’image s’accompagne d’un commentaire du compte Twitter : « Flash. Pour les JO 2024, la ville de Paris propose aux habitants de prêter leur logement pour juillet et août, sur la base du volontariat, afin de loger les touristes. »

Le sondage, qui s’adresse à des étudiants, explique qu’à l’approche des Jeux olympiques, les besoins temporaires de logements sont importants. « La Délégation Interministérielle de Paris 2024 nous a contactés à ce sujet et nous réfléchissons à ce que nous pourrions mettre en place pour répondre à ce besoin », indique la capture d’écran.

Parmi les pistes de réflexion, le texte propose aux résidents étudiants de libérer leur chambre en juillet et en août 2024, sur la base du volontariat, pour le mettre à disposition de Paris 2024. En échange, le loyer serait intégralement pris en charge, et un système de conciergerie mis en place pour permettre d’y déposer et retrouver leurs affaires sur place.

Le compte d'actualité Cerfia a relayé une capture d'écran évoquant un "sondage express", et indiqué que la Ville de Paris avait contacté ses habitants pour leur demander de prêter leur logement pour la période des Jeux olympiques. Capture d'écran Twitter
Le compte d’actualité Cerfia a relayé une capture d’écran évoquant un « sondage express », et indiqué que la Ville de Paris avait contacté ses habitants pour leur demander de prêter leur logement pour la période des Jeux olympiques. Capture d’écran Twitter

La Ville de Paris dément, la publication est supprimée

Quelques minutes après la publication par Cerfia, Emmanuel Grégoire, premier adjoint (PS) d’Anne Hidalgo, a réagi pour démentir cette information. « Non, Paris ne demande pas aux Parisiens de prêter ou louer leur logement pour les Jeux olympiques et paralympiques », a déclaré l’élu sur Twitter.

La publication a depuis été supprimée par le site d’actualité, qui a rédigé un communiqué pour présenter ses excuses. « Nous reconnaissons l’importance de la vérification des faits et nous travaillerons dur pour nous assurer que cela ne se reproduise plus », indique encore le communiqué. Une mise au point saluée dans la foulée par Emmanuel Grégoire.

Si ce n’est pas la Ville de Paris qui est à l’origine de ce « sondage express », c’est l’une des filiales de la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP), dont la Ville est actionnaire à 68,4 %, qui en serait l’instigatrice. Comme de nombreux acteurs du logement en Île-de-France, cette filiale a été sollicitée par la mission Logement créée en janvier au sein de la Délégation interministérielle aux Jeux olympiques et paralympiques (Dijop) et placée sous la direction du préfet Gilles Clavreul.

« En tant que bailleur social de résidences étudiantes, cette filiale a publié un message à l’attention de ses étudiants pour sonder leur volonté de « prêter » leur chambre entre la fin juillet et début août 2024, confirme un représentant de la Dijop. Mais elle n’aurait pas dû le faire de manière aussi directe », regrette-t-il, évoquant une maladresse.

18 000 logements mobilisés

Cette mission Logement a en effet pour objectif de trouver des places d’hébergement pour les personnels de l’État mobilisés pendant ces JO d’été 2024 : des gendarmes, des forces de l’ordre, des personnels soignants, mais aussi des agents de sécurité du secteur privé et certains des 45 000 bénévoles recrutés.

L’idée est de les loger au plus près des sites clés en Île-de-France afin de réduire leurs déplacements et leur fatigue. « On a frappé à toutes les portes, celles des bailleurs de résidences étudiantes comme des internats de lycées, pour savoir s’il était possible de recenser des chambres, de sonder leurs occupants mais pas de manière aussi directe », ajoute ce contact.


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A priori, la mission a déjà permis de dénicher les quelque 17 000 logements individuels recherchés initialement. « Nous sommes déjà parvenus à identifier 18 000 places disponibles, dont 3 000 à 4 000 sécurisés au sein de résidences étudiantes en IDF, précise cette source. Cela couvre une grande partie des besoins que nous avions recensé mais nous continuons à sonder pour éventuellement aller au-delà ». Et pourquoi pas dépasser les 20 000 logements pour héberger encore plus de monde, dont une partie des très nombreux gendarmes mobilisés.

« Ils sont habitués à faire de la route, mais si on peut leur limiter cette fatigue », ajoute le représentant. Pas question pour autant d’exproprier qui que ce soit ni de réquisitionner des logements, selon la Dijop. « Plutôt que de louer à vide sa chambre pendant les JO, l’étudiant volontaire qui est intéressé peut toujours contacter son bailleur… On se chargera de tout : il fera l’économie de son loyer, ses habits et ses affaires seront conservés et récupérés dès son retour dans la résidence ».

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