Lycée Stanislas : le ministère ouvre une enquête après des accusations d’homophobie et sexisme

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PARIS ( 17.10.2017 ) Etablissement privé catholique, le collége Stanislas (souvent appelé "Stan" par ses élèves) a été fondé en 1804 par l'abbé Claude Liautard et compte plus de 3 400 élèves allant de l'école maternelle aux classes préparatoires. PHOTO LE PARISIEN OLIVIER BOITET

Le média d’investigation Mediapart avait révélé en juin que plusieurs membres de l’équipe encadrante du prestigieux établissement catholique se livraient à des commentaires sexistes et homophobes.

Le ministère de l’Éducation a saisi l’Inspection générale et lancé un appel à témoignages après des accusations de dérives homophobes et sexistes relayées dans la presse visant le prestigieux collège et lycée privé parisien Stanislas.

Mediapart avait révélé en juin dernier, « témoignages et documents à l’appui, l’univers sexiste, homophobe et autoritaire du collège et lycée parisien Stanislas, établissement privé catholique décrit comme le meilleur lycée de France ». Le média d’investigation citait notamment « les insultes homophobes omniprésentes, les intervenants proches de La Manif pour tous demandant la chasteté aux élèves homosexuels, et les membres de l’Église invités pour vanter les thérapies de conversion, désormais interdites par la loi ». Mediapart soulignait qu’« on y découvrait toute la mécanique qui peut amener des élèves à harceler et des victimes LGBTQI + à se suicider ».

Un personnel homophobe

Dans un podcast « Défense de filmer », Brut avait lui pointé des positions anti-IVG de l’établissement et des enseignements sexistes. « Le média vidéo détaillait aussi l’homophobie du personnel, capable de mener une croisade contre les pantalons remontés aux chevilles des élèves ou d’envoyer une élève à l’infirmerie au motif qu’elle était soupçonnée d’être lesbienne parce qu’elle avait les cheveux courts », a rappelé Mediapart ce mardi. Selon le média d’investigation, le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye, n’avait à l’époque « exprimé ni réaction ni condamnation, alors qu’il promettait dans le même temps, après le suicide de Lucas, 13 ans, de combattre le harcèlement homophobe en milieu scolaire ».


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L’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGÉSR) a finalement bien été « saisie le 22 février dernier » par le ministre de l’Éducation d’une demande d’enquête administrative, a expliqué le ministère, confirmant une information de Mediapart. « La mission ayant débuté réellement après les vacances de février, elle suit actuellement son cours avec les différentes auditions habituelles : rectorat, direction diocésaine, directeur de Stanislas, cadres de l’établissement, organisations syndicales et représentants des parents d’élèves », poursuit-on rue de Grenelle, ajoutant que « des auditions d’enseignants et d’élèves du collège et du lycée sont également prévues ». Enfin, « un appel à témoignages garantissant l’anonymat des réponses a également été lancé, adressé à tous les personnels, enseignants et non-enseignants, ainsi qu’aux élèves des classes prépas, dans le cadre de la mission comme c’est l’usage, et non par le ministère ».

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