Mélenchon à Lille : le ministère de l’Enseignement supérieur soutient l’annulation « sur des fondements juridiques »

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Poltique Paris (VIIIe), le 03/04/2024 Conseil des ministres Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Photo LP / Fred Dugit

Auprès du Parisien, l’entourage de Sylvie Retailleau estime qu’il est important que des conférences aux idéologies diverses puissent se tenir dans les universités françaises, lorsque les questions de sécurité le permettent.

Jusqu’ici silencieux, le gouvernement s’empare du sujet de la conférence lilloise controversée, à laquelle est convié Jean-Luc Mélenchon. Contacté par Le Parisien ce jeudi matin, l’entourage de la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau affirme « soutenir la décision » du président de l’université de Lille de ne plus autoriser cette conférence autour des LFI Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan prévue ce jeudi. Pour ce dernier, « les conditions n’étaient plus réunies pour garantir la sérénité des débats ». « Nous soutenons cette décision sur ses fondements juridiques », insiste l’entourage de la ministre.

En clair, expliquent les proches de Sylvie Retailleau, cette décision d’annulation n’est pas liée à la question d’idées politiques. « Le fond (des idées) ne préempte pas de la manière dont on peut agir légalement ou non, pour empêcher Jean-Luc Mélenchon de s’exprimer », détaille l’entourage de Sylvie Retailleau.

« La liberté d’expression est encadrée par loi et on n’interdit pas un événement sous prétexte que les idées politiques sont contraires aux nôtres. Ce serait contraire aux idées démocratiques pour lesquels nous nous battons », complètent ses proches.

Un combat « très clair » contre les idées de Mélenchon

L’entourage de Sylvie Retailleau rappelle également, qu’en cas d’annulation d’un événement, des recours sont possibles auprès d’un « tribunal administratif », qui la confirme ou non.

« Notre combat des idées de Jean-Luc Mélenchon est très clair, mais c’est précisément parce qu’on croit aux valeurs de la démocratie qu’on ne peut pas se permettre d’autoriser ou non un événement sur ce simple critère, et heureusement que cela se passe ainsi », est-il précisé.


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L’université avait annoncé dans un communiqué diffusé à la mi-journée mercredi que « les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sérénité des débats », en raison de la montée « préoccupante » des tensions internationales après « l’escalade militaire intervenue les 13 et 14 avril au Moyen-Orient », en référence à l’attaque de drones et de missiles lancée par l’Iran contre Israël.

LFI a fait de la dénonciation des opérations israéliennes à Gaza l’un des principaux axes de sa campagne pour les élections européennes du 9 juin, défendu à coups de meetings et de conférences par Jean-Luc Mélenchon. L’événement se tiendra quand même dans un autre lieu, a prévenu La France insoumise.

Plus tôt ce jeudi, le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand avait regretté l’absence de soutien de la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau envers le président de l’université de Lille, estimant que ce dernier « était un peu seul ».

« Vous avez entendu la ministre de l’Enseignement supérieur sur ce dossier ? Absolument pas », avait-il taclé au micro de BFMTV-RMC L’entourage de la ministre s’est par la suite défendu, en assumant ne pas faire de la « politique de Twitter », rappelant également que la ministre avait adressé « dès le lundi suivant les attaques du 7 octobre » un courrier aux directeurs d’établissements afin de rappeler « l’engagement du Gouvernement pour enrayer le fléau de l’antisémitisme qui touche aussi les universités ».

« Il faut arrêter de faire du pas de vagues »

« Il faut arrêter de détourner les yeux, il faut arrêter de faire du pas de vagues. (…) Le président de l’université a eu raison », a appuyé Xavier Bertrand, pour qui Jean-Luc Mélenchon voulait tenir un « meeting politique qui n’a pas sa place dans une université ». « Quelle honte d’organiser, cela à l’université. »

« Jean-Luc Mélenchon a basculé depuis longtemps. Je suis un républicain, il ne l’est plus depuis des années », a aussi lancé le président de la région Hauts-de-France. Xavier Bertrand avait réclamé l’interdiction de l’événement dès le début de la semaine.


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En meeting à Roubaix ce mercredi soir, Jean-Luc Mélenchon a balayé les accusations d’antisémitisme, dont il est la cible. « Je plains le président de l’université parce que ce qu’il a fait est honteux », a déploré le chef de file des Insoumis, fustigeant les « lâches qui ne sont pas capables de défendre la liberté ». « Il aura suffi que le PS Jérôme Guedj dénonce le logo de l’association étudiante et qu’une députée macroniste (Violette Spillebout, ndlr) appelle à créer des désordres pour anéantir la liberté universitaire », avait cinglé sur X (ex-Twitter) Jean-Luc Mélenchon ce mercredi.

Le patron de LR Éric Ciotti a, lui, dénoncé une « provocation » qui « attise un conflit et l’importe sur le territoire national » et salué une annulation devenue « indispensable » à ses yeux. Objet de critiques, notamment, le logo de l’association étudiante organisatrice « Libre Palestine », qui montre un territoire englobant Israël, la Cisjordanie et la bande de Gaza.

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