Paris : l’hommage à la figure d’extrême droite Dominique Venner interdit par la préfecture

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Paris, le 21 mai 2013. La police scientifiquedevant Notre Dame après le suicide de Dominique Venner, figure de l'extrême droite.

L’Institut Iliade avait organisé un colloque en hommage au théoricien de l’extrême droite Dominique Venner, qui s’est suicidé en 2013 à Notre-Dame de Paris. La préfecture a estimé qu’il existait « des risques sérieux ».

La préfecture de police a interdit une réunion qui devait se dérouler ce dimanche après-midi à Paris en hommage au théoricien de l’extrême droite identitaire Dominique Venner. Ce dernier s’est suicidé il y a dix ans jour pour jour dans la cathédrale de Notre-Dame. « Il existe des risques sérieux pour que, à l’occasion de cet hommage, des propos incitant à la haine et à la discrimination (…) soient tenus », a justifié le préfet de police de Paris Laurent Nuñez dans son arrêté, consulté par l’AFP.

La préfecture de police rappelle par ailleurs la condamnation de Dominique Venner à 18 mois de prison pour son appartenance à l’Organisation armée secrète (OAS), groupe terroriste clandestin opposé à l’indépendance de l’Algérie.

La réunion, organisée par l’Institut Iliade sur le thème « Dominique Venner, la Flamme se maintient », devait se tenir dimanche de 15h à 19h au Pavillon Wagram, dans l’ouest de Paris. « À 14h30, le tribunal administratif n’avait pas encore statué sur le référé liberté déposé par l’Institut Iliade », a indiqué dans un communiqué ce cercle de réflexion de la mouvance identitaire.

La foule rapidement dispersée

« Il est sans précédent, en démocratie, qu’un colloque organisé par une association culturelle se voit interdire une réunion publique organisée dans un lieu privé », souligne l’organisation, annonçant un double recours au fond devant le tribunal administratif et le Conseil d’État. Vers 15h, une quinzaine de policiers se tenaient devant la salle, fermée, a constaté une journaliste de l’AFP. Une petite foule venue assister au colloque s’est rapidement dispersée. « La liberté d’expression ça fait longtemps qu’elle existe plus », « elle est sous surveillance », a-t-on entendu dans ses rangs.

Ancien parachutiste, militant dans les années 1950 au mouvement néofasciste Jeune Nation puis membre de l’OAS, Dominique Venner, spécialiste des armes à feu, s’est donné la mort avec un pistolet le 21 mai 2013 à 78 ans devant l’autel de la cathédrale Notre-Dame. Présidente du Front national à l’époque, Marine Le Pen avait exprimé son « respect » envers M. Venner en estimant que son geste « éminemment politique » était une tentative de « réveiller le peuple de France ».


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Début mai, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait demandé aux préfets d’interdire à l’avenir toutes les manifestations « de l’ultradroite ou de l’extrême droite », après une polémique suscitée par un défilé à Paris le 6 mai. La préfecture de police a interdit six rassemblements le week-end dernier. Un colloque et une manifestation organisés par l’Action française ont finalement pu avoir lieu, après un feu vert de la justice administrative.

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