Alors que la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, annonce des mesures en faveur des sportifs jeunes parents, certaines fédérations ouvrent déjà leurs portes aux enfants.
Depuis une semaine, Clarisse Agbégnénou est en stage au Japon avec l’équipe de France de judo et Athéna, 8 mois. Les discussions avec la Fédération ont parfois été compliquées pour trouver une organisation, permettant à la championne de préparer les JO de Paris avec son enfant. A contrario, d’autres fédérations ont l’habitude de voir les mamans pouponner entre deux entraînements.
Emma Jacques, sélectionnée avec l’équipe de France de handball la semaine dernière, a connu le sélectionneur Olivier Krumbholz à l’âge de 3 ans, lorsque sa maman, Mélinda Jacques-Szabo, l’a emmenée dans ses valises pour préparer les JO d’Athènes. Car dès 2004, estimant que « pour être performant un athlète devait être heureux », le coach a ouvert « comme une évidence » les portes de l’équipe de France lors des longs stages de préparation.
« Il y a une maman mais aussi quinze tatas »
La première fois, c’est un membre du staff qui s’est occupé des trois enfants présents, puis les conjoints sont venus. « Quand on réaccueille les mères, on doit prendre en compte leurs besoins, explique Krumbholz. Ça apporte quelque chose de fort à tout le groupe. Il y a une maman mais aussi quinze tatas. »
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En dix-huit ans, une douzaine d’enfants sont venus gambader au milieu des handballeuses. « Les règles se sont mises en place naturellement, ajoute-t-il. Les enfants mangent avec nous, parfois les familles dînent à l’extérieur, emmènent les enfants faire du vélo. »
Les entraîneurs de voile se souviennent, eux, de Gabriel, le petit garçon de Camille Lecointre, double médaillée en voile olympique. Le garçonnet est né en 2017 et avant son retour, sa maman a posé les choses. « Elle était demandeuse d’avoir son enfant auprès d’elle, on s’est mis autour de la table », se souvient Guillaume Chiellino, le DTN. Charline Picon venait de donner naissance à Lou et les deux mamans navigatrices ont bouleversé le quotidien de l’équipe de France. « Sans aucune réticence ».
Une aide financière pour les parents navigateurs
« Lors des stages, les familles ont créé leur cellule, en dehors du lieu de résidence de l’équipe de France. Les parents rejoignent leurs enfants le soir, comme après une journée de travail classique », raconte le DTN. Les « parents », car le dispositif a aussi été mis en place pour les papas navigateurs, avec une aide financière de 4 000 euros.
« Ce n’est pas dans la fiche de poste, mais le staff médical et la logistique se sont mis au service des familles, détaille le DTN. En cas de besoin, le médecin est là pour les enfants. » Et les lits, les chaises hautes ou les vélos voyagent dans les conteneurs avec les bateaux. « Notre sport nécessite de naviguer 25 jours par mois, il est indispensable que les parents soient épanouis ».